Ils se sont regardés comme si c'était la dernière. J'ai ralenti mon pas, consciente que j'assistais peut-être à un départ, ou mieux, à des retrouvailles - parfois on peut confondre le désespoir avec une trop immense joie qui submerge tout, même les réactions faciles.
Ils se sont regardés longtemps, dans le stationnement du Métro, et je trouvais ça incongru, des retrouvailles ou un départ aussi touchant, on aurait pu découper leur coeur en morceau et en jeter aux petites madames trop pressées d'avoir leur poulet pressé.
Quand ils se sont engouffré dans leur voiture, complets noirs et souliers propres, malettes et parapluies, je crois qu'ils se sont longtemps embrassé sans attendre, parce que j'ai vu des cous se tortiller et un coup de klaxon a retenti dans le petit matin sombre des nuages gris.
J'ai passé les portes mécaniques de l'épicerie et je me suis dis qu'on était au moins trois au métro ce matin-là a trouvé que la vie, c'était don beau, des fois.
- Un Métro quelconque de Valleyfield, dimanche 5 avril 2009, quand il a presque neigé.
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