mercredi 18 novembre 2009

N'a pas ce qu'il désire.

J'ai encore tes soupirs qui collent à ma peau, ceux d'amour et d'impatience, ceux d'hier, ceux d'avant, deux des débuts quand c'était la hâte, les mains moites, l'excitation du nouveau sexe contre qui se frotter. C'est toujours durant cette période-là qu'on oublie pourquoi on se promet chaque crisse de fois de ne plus aimer, parce que tout d'un coup, ça goûte don ben bon.

Toutes les choses qu'on ne doit pas lire

J'ai des croûtes de vie à manger avant d'être zen comme toi, avant de faire le lotus chaque matin, le lotus ou le bambou, c'est la même chose. J'aspire un jour à me réveiller dans un lit de pétales de rose, inondée par les premiers rayons coquins du soleil, avec une folle envie d'exister et de faire de chacune de mes journées une série de moments inoubliables.

En attendant, fuck ma vie. Des fois.

Oui, je l'ai dis. Fuck ma vie pas tout le temps mais des fois parce que je suis méchante. Parce qu'il y a dans un de mes cours une fille présomptueusement enceinte qui flatte son ventre sans arrête, fuck ma vie en ce moment parce que je viens de souhaiter, mentalement mais avec la même ferveur qu'un voeu qu'on prononce à onze heures et onze, je viens d'espérer que son bébé meurt.

Je ruine carrément le concept d'espérance, j'en suis consciente. Mais je suis comme ça, une sale égoïste qui ne supporte pas le bonheur des autres tant et aussi longtemps que je ne serai pas moi-même heureuse, comblée, épanouie, remplie par l'image de la femme accomplie dont je me nourris jour après jour.

Bon.

Ok?

dimanche 18 octobre 2009

Bribes de pièces - 5

Jacynthe, de Laval, René Gingras.

« Il s'en écoule, des étoiles, en cinq minutes, mes bonnes gens. En cinq minutes d'adrénaline? Mais il nous passe une éternité d'étoiles au plafond ! »

« Il n'y a pas de petit bonheur. »

...J'ai arrêté ma lecture pour cause d'un mal de tête carabiné. Trop pompeux. Trop verbeux. Trop prétentieux. De longs, de si longs monologues qui s'étirent pour ne rien dire, en final, et qui ne conviennent pas du tout à une scène d'audition.

J'aimerais bien la (re)lire un jour, à tête reposée, sans nécessairement me laisser guider dans ma lecture par mes préoccupations.

Par contre, ce n'est pas tellement mon style d'écriture. Je ne sais pas quel genre de comédienne et/ou de dramaturge je serai, mais ça ne sera pas comme ça, je crois. J'espère.

Bribes de pièces - 4

Marcel poursuivi par les chiens, de Michel Tremblay.
D'abord & avant tout parce que Monsieur avait choisi ça, lui aussi, pour ses auditions.
Surtout parce que ça me plaisait bien, de jouer une femme un peu folle, soule et hystérique.
Surtout parce que c'est une grande soeur et un petit frère, et que ça colle bien, très bien avec T. et moi.

J'ai bien aimé ma lecture, j'ai repéré des bouts qui me plaisent, mais voici une petite citation de rien du tout, un petit peu banale même, mais voilà :

p.21

Marcel : « On se dit toujours toutes, tou'es deux... »

Thérèse : « C'est pas vrai, ça...mais on aime ça le croire... »

mercredi 14 octobre 2009

Bribes de pièces - 3

Le lit de mort, Yvan Bienvenue
-> Je ne crois pas que ce soit une pièce qui se porte bien aux auditions, mais il y a de très beaux passages, encore une fois. Vérifier les pages, les dernières scènes vers la fin.

p.20 « Ils s'aimaient beaucoup. Ils étaient heureux ensemble. Ils se levaient tôt tous les matins pour voir à son tour le soleil se lever. Puis un matin ils se sont levés tard. Et c'était le début de la mort. À partir de ce jour, le soleil se levait avant eux. Ils n'y portaient plus attention. Ils s'étendaient la nuit, l'un contre l'autre, main dans la main. Et regardaient la lune en s'endormant.»

p.33 « Il y a des choses qu'on peut choisir. Des attitudes qu'on peut adopter. Mais quelques fois on est étreint. Et contre ça, y'a rien à faire. On doit laisser le temps passer. »

p.63 « La rue à l'air d'une palette oubliée. Avec la pluie ça fait étrange. Les couleurs sont trop crues pour un pastel. Mais on dirait une toile, enfin, une idée de toile. »

p. 81 « Je ne peux rien faire. Des mots, il y en a trop. On y passerait l'éternité. »

p. 100 « On ne peut pas écrire quand le téléphone n'arrête pas de sonner. Quand on parle. Quand la maison nous tombe dessus. Quand on a la tête pleine de doute et le coeur meurtri. Quand on se sent tout seul au monde et qu'on ne sait pas dire je t'aime. Quand on a peur. Qu'on a mal. »

p. 110 « Il y a des rues qui prennent autant d'énergie à traverser, qu'une expédition au bout du monde. »

Bribes de pièces - 2

Sentimental à l'os - Ce serait dimanche. Claire Dé.
-> Non, je ne crois pas prendre cette pièce-là non plus, mais je l'écris quand même, au cas où j'oublierai que je l'ai lu, dans mon marathon boulimique de pièces.

p.105
« Sans rien dire à nouveau, une éternité. Mais même l'éternité n'est pas éternelle. »

Bribes de pièces - 1

Sentimental à l'os - Comme un photo-roman d'amour, de Claire Dé.
-­> Je ne pense pas prendre cette pièce pour l'audition, elle est très bonne mais ne se prête pas à ce genre de réplique.
Par contre, il y a de nombreux passages très, très beaux.

p.61
« Il y a de ces matins qui ont un arrière-goût de cendre. Il y a de ces matins qui laissent dans la bouche un goût de brûlé. »

p.67
« Comme un tremblement de terre et comme si c'était la première fois. »

p.81
« L'amour, la revenge des faibles. Avec toi, je me sens démunie. Avec toi, je me sens désarmée.»

p.82
«Je veux l'amour comme la mer. Insondable. Sans limites. Toujours la même et jamais pareille. »

«Je veux une île déserte avec une âme sentimentale. Je suis tellement sentiment. Sentimental à l'os. Je veux tout. Très. Tout de suite. »

«Je t'aime comme personne ne t'a jamais aimé. Je te désire comme je n'ai jamais désiré personne. Et l'on a tout à coup des certitudes, c'est stupéfiant. »

lundi 12 octobre 2009

Bribes de quelque chose en devenir

Je n'avais pas envie de t'écrire des histoires, pas envie de raconter quelque chose qui ne nous appartienne pas, même en partie. Je nous trouvais inspirants et romanesques, nous avions tous les deux des castings d'héros de roman, j'avais envie de nous créer un livre d'aventures, des tonnes et des tonnes de mots pour décrire notre quotidien, nos rêves, et imaginer notre futur ensemble. Nous n'étions pas parfaits, nous avions nos chapitres plus sombres, des doutes, mais moi, je t'aime comme une petite fille, sans mesurer la portée d'un tel amour. Je suis comme ça, incapable d'aimer modérément, d'attendre, non, jamais. Ça suffisait à remplir les pages d'une trilogie, ça suffisait pour m'assurer toute une vie sans jamais me sentir vide - ou si peu.

Surtout, sans jamais me sentir tiède.

Je suis une amoureuse intense, je suis trop intense, dans tout, dans la vie en général, me disait-on. Je préférais dire que j'étais déterminée. J'arrivais toujours à mes fins, on ne pouvait en douter. Moi, par contre, je m'autorisais ce droit, ce doute continuel qui planait au-dessus de ma tête, menaçant. Je doutais d'abord de moi, puis de toi, de mes amies, de mes choix, mais rarement de l'amour que je portais à quelqu'un ou à quelque chose. Quand je doutais d'aimer, je n'étais souvent plus amoureuse.

Alors quand tu m'as fais jurer de ne pas écrire sur toi, parce que ça te rendait mal à l'aise de savoir que peut-être un jour des centaines de paires d'oeil se poseraient sur nos histoires...je l'ai fais, et j'ai croisé mes doigts dans les manches de mon chandail.

Ce qui explique pourquoi je me suis réveillée un matin devant des pages blanches, prêtes à recevoir mes étâts d'âmes, et j'ai commencé à t'écrire des kilomètres d'histoires et d'aventures, sans trop savoir si tu les lirais un jour.

Pourtant, c'est l'heure de le faire, maintenant.

vendredi 2 octobre 2009

Petits mots pour Marc (2) ou une autre façon de rentabiliser un cours sur les enfants handicapés

« Mon poids a toujours pesé dans la balance plus lourd que tout le reste. Moi c'est ça mon problème mon noeud fondamental, pas mon poids non mais le rejet & la différence qui viennent avec lui. Tu penses que si je maigrissais tous mes problèmes seraient règlés ? Tu n'es pas le seul. Apparemment il n'y a que moi pour n'y avoir jamais songé sérieusement. »

« Je rêve d'avoir quelqu'un à aimer, quelqu'un à qui écrire dans mes cahiers, son nom entouré de coeur, quelqu'un à qui dédier les fleurs qui ornent le haut de mes notes de cours, quelqu'un à qui j'aurai écris veux-tu sortir avec moi coche oui ou non sur un bout de papier, c'était plus facile quand j'avais huit ans mais pas tant que ça, quand on y pense bien. Ça faisait juste moins mal moins longtemps on oubliait & on recommençait plus souvent. »

mardi 22 septembre 2009

Petits mots pour Marc

« Dis-moi que c'est pas grave si on s'aime trop parce que s'aimer trop pour nous, c'est juste assez. » D.Kimm

« J'ai le coeur comme de la neige dans un téléviseur, les émotions qui grichent. »

« Je vais prendre le train comme chaque matin en t'espérant, en me mordant la lèvre doucement comme tu aimais, quand tu disais que j'étais la plus belle, que j'étais désirable, juste au cas où tu serais là à me regarder à mon insu, un peu plus loin, juste au cas où tu me trouverais belle après quelques semaines loin de moi, au cas où je me trouverais exactement là où il le faut, comme la première fois où j'ai mordillé ma lèvre devant toi. »

« C'est dur de revenir à la vie normald après avoir reçu autant d'amour, dur de ne plus compter que sur moi. Avant j'avais toujours ta présence silence en moi, les vestiges de nos ébats, la caresse de tes mains qui courraient sur ma peau, et la volonté d'affronter les longues journées seule en sachant que bientôt, je te retrouverais. Enfin, seulement après, je respirerai. »

« C'est perdre les réflexes, perdres les réflexes d'aimer, oublier de t'attendre à la gare, oublier d'attendre ton appel, oublier que chaque soir vers 19 heures, tu téléphonais mais se souvenir que ça, maintenant, ça m'arrive plus. Cesser de fixer le téléphone....et avancer. »

« Il n'y a pas d'histoire, pas de péripéties, et je n'ai pas résolu la fin, dégonfler le noeud. Ce n'est que des pages de tristesse, au bout du manuscrit, pour espérer avoir fait le deuil de notre bonheur, pour en accueillir un jour un autre. Mais pas tout de suite,non, pas maintenant. »

« J'ai toujours eu du mal avec les deuils. Moi la mort ça m'est comme resté au travers de la gorge, la mort et les départs, les fins tristes - ne soyons pas bêtes, les fins sont toujours potentiellement tristes, bêtement tristes, même si elles se terminent par ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Évidemment, personne n'a questionné Cendrillon, dix ans après, pour écrire la suite, ils divorcèrent et se partagèrent les avoirs et la gestion du royaume. »

« Tu me demandes constamment de croire au destin, de croire que nous allons nous retrouver un jour, et moi je ne demande que ça, y croire pour toi et moi et pour tous ceux qui en doutent, je sais que je peux me contenter de cet espoir pour me nourrir pour que ça soit assez, mais j'ai peur, peur que toi, que pour toi, ça ne soit que des mots, concept vague, une façon de ne pas me blesser davantage, une porte de sortie ou d'entrée dont tu ne réalises pas l'ampleur, l'espoir que j'y vois, en elle et en toi, peur que tu ne réalises pas que c'est maintenant ce pourquoi je prends chaque matin, sans craquer, peur que tu ne réalises pas que c'est pour ça que je souris aux autres hommes et même à mon reflet dans le miroir, sachant qu'un jour, tu seras là pour me voir lumineuse, de nouveau. »

« Tu as tellement cru en moi, avant même que je sache pourquoi, tu as vu quelque chose qui ne résonnait pas en moi, une force cachée, au fond de mes yeux, que tu disais. De la détermination, que tu disais. Et c'était si nouveau pour moi, moi qui avait cru en la vie en l'amour moi qui avait cru en des hommes qui ne le méritaient pas, toi quand tu m'as demandé de croire en moi, juste ça, croire en moi, je n'ai pas su relever le défi, je croyais que je n'étais pas à la hauteur.

Maintenant, je sais que je le suis. Il faut juste que tu y crois encore un petit peu, toi aussi. »

mercredi 9 septembre 2009

Vieux textes en vrac - 1

Je me sentais assourdie par ton amour mais assourdie au point d'avoir mal au coeur mal à l'amour qui part. On aurait pu m'assommer que je n'aurais rien sentie, trop occupée à t'aimer encore, m'accrocher aux sièges de mon bateau qui tanguait, on a toujours traversé nos tempêtes mais cette fois-ci je me sentais toute seule, capitaine, je me sentais vraiment toute seule.

dimanche 28 juin 2009

Je me contente pourtant des choses simples. Respirer à goulot ton odeur sur les draps. Boire du jus de pêche. Jouir. Applaudir violemment au-dessus de la tête de la madame qui est restée assise pendant l'ovation. Tourner les pages d'un livre doucement, presque trop lentement. Croquer dans une croustille. Attraper le goût de la lime dans cette nouvelle bière.

T'aimer.

vendredi 8 mai 2009

Je sais pas trop

Eille, ça me tente pas, ok ? On va juste partir là-bas pis attendre,voir ce que ça pourrait donner. On va juste s'étendre pis attendre que ça passe, ok ? J'ai une immense faim de vivre qui me mord l'estomac pis moi,ça me tente juste pas. On ferme nos yeux pis on oublie ce qu'on est, on oublie que y'a nul part où aller sans qu'on se regarde de travers, les yeux rentrés par en dedans. Ça me tente même pas de me questionner, ou de calculer, ou de reformuler, ou de rentabiliser maximiser le temps et l'espace. Y'a plus rien qui ne m'appartient pas, je me proclame déesse de ta vie.
1
Ça serait le fun, hein ?

dimanche 26 avril 2009

Damien

leave me out with the waste
this is not what i do
it's the wrong kind of place to be thinking
of you

it's the wrong time for somebody new
it's a small crime and i got no excuse
and is that alright yeah?
i give my gun away when it's loaded

is that alright yeah?
if you don't shoot it how am i supposed to hold it?

is that alright yeah?
i give my gun away when it's loaded

is that alright yeah, with you?


Je t'ai tellement attendu sans savoir que tu existais vraiment en écoutant du Damien Rice, toute seule avec mes jours de pluie, mes nuages maussades enfermés en moi, je t'ai tellement espéré sans être certaine que tu finirais par m'arriver, que maintenant, chaque fois que j'entends sa voix de rocaille et ses douces complaintes, je pense à toi, même si ça n'a aucun rapport, même si on s'est rencontré en été et qu'en été, par définition, on ne peut écouter du Damien Rice sans se sentir irrémédiablement déprimé et qu'on ne veut pas ça, en été.
Chaque fois que j'écoute du Damien Rice, je pense à toi et ça me fait sourire un peu.

mardi 7 avril 2009

Princesse du mardi matin

Il dormait et je l'ai réveillé. C'est pas grave. Il m'a dit je t'aime, j'ai hâte de te voir demain, je sais que ça fait 10 mois nous deux mais 10 mois c'est rien quand j'ai toute ma vie pour t'aimer, mon bébé.
Je suis retournée prendre des notes de cours sur Stanislavski avec un peu plus de chaleur au coeur, même s'il neige dehors et que j'ai des petites ballerines aux pieds nus.
On s'en fout, je l'aime.

Papier peint

C'est comme vivre hors de moi pendant quelques temps. Éviter les miroirs et m'y voir plutôt dans le reflet des magazines. Mettre des chandails noirs parce que ça aminçit. Oublier les couleurs et les pois et les rayures et les fleurs.

Sauf celles des tapisseries.

lundi 6 avril 2009

Dans la rue - 2

Ils se sont regardés comme si c'était la dernière. J'ai ralenti mon pas, consciente que j'assistais peut-être à un départ, ou mieux, à des retrouvailles - parfois on peut confondre le désespoir avec une trop immense joie qui submerge tout, même les réactions faciles.

Ils se sont regardés longtemps, dans le stationnement du Métro, et je trouvais ça incongru, des retrouvailles ou un départ aussi touchant, on aurait pu découper leur coeur en morceau et en jeter aux petites madames trop pressées d'avoir leur poulet pressé.
Quand ils se sont engouffré dans leur voiture, complets noirs et souliers propres, malettes et parapluies, je crois qu'ils se sont longtemps embrassé sans attendre, parce que j'ai vu des cous se tortiller et un coup de klaxon a retenti dans le petit matin sombre des nuages gris.
J'ai passé les portes mécaniques de l'épicerie et je me suis dis qu'on était au moins trois au métro ce matin-là a trouvé que la vie, c'était don beau, des fois.
- Un Métro quelconque de Valleyfield, dimanche 5 avril 2009, quand il a presque neigé.

Minuit moins sept minutes avant demain

Mon âme menstruée se dilate
à travers les plis perdus
des frustrations de fer.

J'ai oublié ma brosse à dentier
dans les craques de ton sofa
que ton chien a nettoyé.

Je danse sur ton corps ratatiné
qui ne demande qu'à accueillir
mes pieds rocailleux et soigné.

Dans mes habits de velours
Je suis la reine des angoisses volées
La déesse du sexe endimanché.

21 décembre

J'aurai aimé ça que tu restes encore un peu juste un tout petit peu plus longtemps, histoire qu'on voit si toi pis moi ça aurait pu être plus que juste des bouts de mine sur un papier quadrillé. Au lieu de faire de l'algèbre je faisais des points partout sur le cahier d'exercice et j'essayais de pas écouter que toi dans le fond tu voulais pas rester que tu voulais être ailleurs genre n'importe où sauf devant moi assis à ma table de cuisine avec le sapin de Noël tellement décoré qu'il menaçait de tomber.

Je t'ai dis quand tu me l'as fais remarqué je m'excuse je pensais qu'en mettant beaucoup de guirlandes ça me ferait sourire un petit peu et tu as rien dis, tu as flatté mon chat en disant qu'il était beaucoup trop gros et ça m'a fait mal un peu parce que mon chat est pas mal à mon image, mon gros chat attachant mais aussi sauvage, alors ça m'a fait mal, presque autant que si tu t'étais attaqué à moi directement.

Je voulais aller te reconduire mais tu as pas voulu tu as dis que tu avais besoin de marcher d'entendre tes pieds crissés dans la neige pis de juste faire le vide dans ton cerveau parce que quand on était ensemble tu avais pas besoin de te demander si tu m'aimais même si j'étais trop grosse pour le reste de l'univers non quand on était ensemble tu oubliais ça pis tu voyais juste mes seins pointus en dessous de mes camisoles noires.

Mais t'as pas dis ça vraiment comme ça t'as plus dis genre non je veux juste marcher j'ai besoin de réfléchir pis c'est la dernière fois qu'on s'est vu en dehors de nos claviers d'ordi. Des fois c'est plate de même la vie.

lundi 30 mars 2009

Déclaration

On était tellement jeune, on savait pas trop c'était quoi, aimer. On faisait pas de compromis à 15 ans. On aimait et puis c'est tout. Enfin, moi, je t'aimais. Je crois pas que je vais pouvoir aimer comme ça à nouveau une autre fois. J'ai appris à aimer après toi, et puis tu sais, chaque jour, j'apprends encore. Je t'aimais tellement que ça me faisait mal jusque sous la peau, je t'aimais tellement que j'avais envie de m'arracher de moi, je t'aimais mal je t'aimais trop je t'aime pas comme il faut, mais je t'ai aimé, c'est probablement la seule chose dont je sois certaine après tout ce temps.
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Maintenant je suis toujours insécure, j'ai peur qu'on m'abandonne, j'ai de la difficulté à me laisser aller, à simplement profiter de l'instant sans craindre que ça ne se termine demain. Quand je m'endors à ses côtés, je panique toujours un peu vaguement dans mon sommeil, est-ce qu'il va encore être là demain matin ?
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Bin oui, il est toujours là. Même quand je me réveille en sursaut la nuit, même quand je rêve qu'il part et que ça a l'air tellement vrai que ça me bouleverse. Il est toujours là. Il ne m'a jamais déçu. Il me prend dans ses bras quand je pleure, il accote ma tête contre sa poitrine et il me laisse mouilller de mascaras ses t-shirts.
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Quand je regarde notre histoire, je me demande ce que tu aurais fais si je t'avais demandé de me prendre dans tes bras. Probablement rien. Juste hausser les épaules, ou citer Fight Club. Viril. Hum.
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Pis si j'avais été mince, hein ? Mince, délicate et féminine. Ah, même pas délicate, à peine féminine. Juste mince. Ça aurait tout changé, hein ? Ouais. Ouais, ça aurait tout changé. Une baleine bleue avec des lunettes rouges c'est moins hot qu'une belle poupée souriante.
0
Bin coudon, hein. Je pensais à ça pendant mon cours. On s'est aimé comme on se quitte, tout simplement sans penser à demain, à demain qui vient toujours un peu trop vite, aux adieux qui quelquefois se passent un peu trop bien.
0
À la revoyure !

jeudi 26 mars 2009

Dans la rue

Il a fait faire bip bip à sa voiture pendant qu'elle ouvrait péniblement la porte de leur appartement, les bras chargés de sac. Elle avait un gros bonnet mauve et une jupe jusqu'aux genoux, leur porte était verte, verte un peu moins pure que les pommes vertes, elle souriait jusqu'aux oreilles et je me suis dis qu'ils devaient être heureux.
*
- Montréal, 25 mars en soirée, dans le quartier gai.

mardi 24 mars 2009

Les tours de riz

7, sur l’écran – « Un petit autel où on étend mes cendres de terre et mes os de soie. Des fleurs de papier mâché et de plastique recyclé dans des vases de terre mouillée. Un éventail de mes visages et de mes cheveux, morceaux d’il y a longtemps, d’il était une fois, il existait une moi vivante. De cette manière lourde et tachée par les suicides des grands cygnes, j’ai mis ma main dans ma bouche jusqu’à ce que mes doigts grattent mon estomac. Et elles pleurent ces jours où elles ne m’ont pas aimé assez, elles pleurent ces jours d’involucres et d’anémie de noir, quand je ne savais pas que j’allais trancher mon nez et découper mes bras mous, m’ensemencer dans la mort de charbon.

1 et 2 entrent en scène. 1 porte un voile de mariée et son téléphone, qu’elle dépose près de l’autel. 2 porte sa casquette aux couleurs criardes, elle joue un peu de son xylophone et s’en départi près de l’autel, elle aussi.

1 et 2, psalmodiant – « Gloire à toi et à ton nom
Puisses-tu lancer des craies de cire
Dans les carrés de marelle
Puisses-tu vivre encore un peu
Dans nos parchemins d’étoiles
Puisses-tu mourir un peu plus longtemps
Que le grondement de nos gorges éteintes.

2 – « Amen. »
1 – « Amen. »

Elles se signent à l’envers. 1 dépose un baiser sur l’urne, pendant que 2 lorgne du côté du paravent d’images.

1 – « Je ne sais pas où sont les autres pivoines. Penses-tu qu’elles vont venir ? »
2 – « J’avoine en ce sens. Je l’espoire. »

Petit silence.

2 – « Penses-tu que ça fait mal, mourir ? »
1 – « Dis pas ça. On doit dire arrêter de vivre, on dit pu ça mourir maintenant. Ça fait trop mal aux cœurs de ceux qui meurent moins vite. »

Silence, durant lequel 1 va se recueillir de nouveau. Puis…

2 – « Ok debord. Penses-tu que ça fait mal, arrêter de vivre ? »
1 – « Je sais pas. » Elle rejoint 2 qui s’est assise. « Penses-tu qu’elle a senti qu’on l’enflammait ? »
2 – « Je sais pas. » Elle regarde nerveusement autour d’elle, comme si elle commettait un geste interdit. « Tu penses-tu qu’elle était vraiment…pas en vie quand ils l’ont trouvé ? Pis quand ils l’ont encendré ? »
1 – « Penses-tu qu’elle le sait, qu’elle vit moins qu’avant? »
2 – « Qu’elle est mmm…mortifiée ? »

3 entre en scène. Elle traîne une grosse croix qu’elle adosse contre l’autel. Elle porte un sac-à-dos en peluche.

3 – « Moi je pense qu’on le sait quand on arrête de vivre parce qu’après, on peut manger les nuages. »
2 – « Penses-tu que ça goûte bon ? Qu’on guimauve dans nos bouches, que ça glisse dans nous pis que ça nous enveloppe, t’sé, comme un vrai nuage? »
1 – « Viens t’asseoir, on va se rappeler les jours doucereux pis les jours heureux, viens on va se serrer comme des hiboux pis on va croire qu’on va pas arrêter jamais de vivre, nous. Mais avant, prie. C’est juste ça qu’elle nous a demandé avant d’avaler la lune. »
3 – « Je prie déjà, j’ai ma croix pis ça, ça vaut tous les boutons d’or de ma voix ou de mon foie. »

Entre 4. Elle porte des grosses lunettes de couleur et un petit bibelot de chat.

4 – « Moi je pense pas qu’elle bouffe des nuages, moi je pense qu’elle dévore les marées de rêves perdus, les rêves déchus qui se ramassent là-bas quand on arrête d’y croire. »

Les autres sont heureuses de la voir. Sur l’écran, 7 suit attentivement la conversation et le déroulement de ses funérailles.

2 – « Peut-être que si on monte sur la croix pis qu’on s’accroche aux stalagmites d’air, peut-être qu’on va la ramener avec nous ! »
4 – « On pourra pas, moi je pense pas qu’elle se balance sur de la ouate, moi quand je pense à elle, j’entends de la musique de carrousel, pis je nous vois pas attraper un poney de cirque au lasso. »

Petit silence durant lesquels les trois autres réfléchissent un peu. Elles avaient commencé à redresser la croix qu’elles laissent alors tomber sur le sol. 7 sursaute. Elles retournent s’asseoir, accablées.

1 – « J’aimerais ça moins vivre, des fois. J’aimerais ça m’étendre dans l’encre pis attendre qu’on m’y écrive. J’aimerais ça être comme la brume ou comme le sable. J’évapore ou je condense. Plus tard, j’aimerais ça être un phénomène météorologique. »

Entre 5. Elle a une couronne de princesse sur la tête. Elle emmène comme offrande à 7 un flamant rose en plastique, qu’elle place près de la croix.

5 – « Moi je pense que vous avez rien compris. Vous vous bouchez le nez pour pas sentir que la fin de vie, ça a une odeur de lilas pis de chair qui cuit au soleil. »
3 – « Pourtant je respire de tous mes orifices, pis ça sent juste la terre mouillée, la glaise du vase qui coule. »
2 – « Ça sent peut-être les confettis pis les grains de riz. Y’a des gens qu’on a marié ici hier. »

4 – « Des inconscient tu veux dire ! Des gens courages, des gens heureux, mais ça reste des gens, c’est rien, c’est des plaies de lit pis de la croûte de vie. »
5 – « T’as raison, faut aimer gros comme c’est pas possible, gros comme deux galaxies pis une couple d’univers aussi pour accepter de se marier, t’sé. »
1 – « Comment ça ? Qu’est-ce tu dis-là? Je veux me marier, moi, pis vite à part de ça. J’attendrais pas d’être en ride pour pu ressentir la douceur d’une peau d’homme contre la mienne ! »

Stupéfaction. On trouve peut-être que c’est odieux de parler de son mariage à l’enterrement d’une des nôtres.

1 – « Moi, j’aurai aimé ça qu’elle descende l’allée avec moi, quand je vais m’anneauter. J’aurai aimé ça qu’elle pleure des grains de riz de jasmin avec vous. »

Petit silence de malaise.

5 – « Y fait beau, aujourd’hui, hein, pour des funestes railles. Moi j’aimerais ça qu’on m’assouplisse un jour comme aujourd’hui, dehors même l’herbe sent meilleur. »
1 – « Vous serez pas là, hein ? Vous allez me planter là comme une vieille pancarte de maison à vendre pis vous allez me regardez vieillir pis blanchir pis disparaître ? »
5 – « T’aimerais-tu ça porter dans tes bras ton mari épuisé d’avoir des cors aux pieds, ton mari épuisé d’avoir trop rêvé, ton vieux bonhomme rêche pis malade à coups de mirages pis d’espoirs pourris ? Avec des veines saillantes pis du poil de nombril à force de trop se regarder moisir ? »
4 – « T’as hâte, toi, de cimenter ta vie à celle d’un homme cafard, qui va penser juste avec son bout venimeux, qui va penser juste à te culbuler pis à te transpercer jusqu’à ce que tu l’implores de salir tes petites cuisses vierges? »
3 – « Tu veux ramasser des pelures d’oreilles, des bouts de hanches, des amoncellements de crachats jusqu’à ce que tu te noies dans la peau grise? »
2 – « En veux-tu encore, des larmes de grain de riz ? Des étourderies ? Des tours de riz ?»
7 – « C’T’ASSEZ ! ARRÊTEZ ! »

Les 5 se figent pendant que 6 entre doucement. Elle porte un foulard de laine et un arc-en-ciel en carton, qu’elle dépose devant l’autel, devant la croix et le flamant. On sent que les autres la respectent et s’en veulent de s’être emportées de la sorte.

6 – « Ça va faire les autoroutes inarticulées. Regardez-vous, r’gardez dans quel gouffre on se saupoudre. Moi je suis déjà morte un peu je crois, pis je vous jure sur sa mémoire que j’vous laisserai pas vous déchirer comme ça. Faites-pas des faces d’enterrements. On est venue ici pour s’amuser, vous l’savez ça. C’tait important pour elle. »

5 – « Si c’tait aussi important que tu le dis, moi aussi je vais décider de ma fin de vie drette-là, maintenant. Sur le parvis de la cathédrale, c’est là que je vais venir jouir de la vie qui s’embourbera hors de moi quand ce sera le moment choisi. Pis je vais vous donner rendez-vous ici, pour vous voir pleurer ma petite personne choyée et pelleteuse de nuages qui peut enfin s’exaucer. »
7, soudain – « Vous pouvez ben vous nourrir de vos suppositions mais pas de ma vie oubliée. Si j’avais choisi, si j’avais pu, vous pensez vraiment que j’aurais choisi votre existence terne pis fade pis inodore ? Des lambeaux de peaux se détachent de mes bras, et fréquemment, je fouille en moi, dans les trous de couteaux de celui qui a choisi pour moi que ma vie s’étiolerait ainsi. Chaque matin, j’aurore vos souvenirs et je croque les grumeaux de pluie, ça me gèle le cerveau. »

Les autres se sont recueillies une dernière fois près de l’urne. Une musique commence, c’est une petite mélodie instrumentale.

1 – « J’aime pas ça, mordre dans mes joues pour m’empêcher de pleurer, pis boire le bruit de ma tendresse éparpillée. Je pense pas que je vais me marier, t’sé. Je disais ça pour rire. »
2 – « J’hais ça, des funérailles comme ça, de la noirceur à grosse pelletée. J’aurai voulu valser. Pis manger des raisins avec des craquelins de sons et d’amitiés. »
3 – « Moi je prie pas, elle en a pas besoin pour s’habituer à son corps d’oxygène. C’est pour moi qu’on devrait prier un peu des fois, quand j’ai la tête dans un étau pis le cœur à côté de moi. »
4 – « J’aime ça, respirer les sanglots échappés, les sanglots qui vont nulle part. Les soupirs réchauffés. Les crampes abdominales. J’aime ça. »
5 – « J’aurai aimé ça qu’on m’entaille l’âme à sa place. J’aurai aimé ça qu’y’aille des lampions sur l’autel. Ça aurait fait plus officiel, t’sé. Moins mort. »

Petit silence.

5 – « Pensez-vous qu’il y a de la tapisserie, au paradis ? »
6 – « Oui. »
7 – « Bon, on commence-tu la cérémonie, là? »

Les 6 autres personnages prennent place sur les chaises, respectueusement, puis la lumière s’éteint.

FIN DE LA SCÈNE.

jeudi 19 mars 2009

Ceci n'est pas un fait vécu (à titre informatif seulement)

- Je le sais pas, comment ça va.

J'avais la tête entre mon ventre et le reste de l'univers et non, je savais pas comment ça allait, là, maintenant. J'avais la tête entre un berceau et un diplôme, entre une balayeuse de vagin pour enlever les bébés et mes jambes écartées pour laisser passer le bébé vivant. Ça prend de la place, un bébé vivant. Ça demande pas mal plus d'attention que le spectre du bébé aspiré par la machine bruyante. Quoi que je le sais pas.
*
- Comment ça, tu sais pas ? T'es-tu décidée ?
*
Oui, je suis décidée depuis le début. Je veux juste pas que tu partes. Parce que tu vas t'en aller. Toi non plus, des bébés vivants, ça te dit rien. P't'être que si j'accouchais d'un bébé en plastique, p't'être que là, tu resterais. Un bébé comme humain mais qui crie pas, qui chie pas, un bébé qui boit pas de lait dans les seins de ta blonde, un bébé qui te réveille pas, qui empêche pas d'aller à l'université ni d'avoir des rêves. Un bébé qui se peut pas.
*
- Je le sais pas, je le sais pu. Je l'ai jamais su.
*
- Dans le fond de toi, tu dois savoir un peu.
*
Plus que ça. Je le sais totalement. Je le veux pas, ce maudit bébé-là, mais j'ai pas le choix. Je peux pas m'imaginer sans lui, maintenant. Il bouge pas, il grouille même pas un petit peu pour que je sache qu'il existe vraiment ailleurs que sur le bout de plastique devenue rose, mais je sais pas, je sais pu. Je peux pas me l'arracher de moi. Pis j'ai peur. J'ai peur qu'il aspire tout, mes reins, mon foie, mon pancréas même si je sais pas pourquoi on peut pas vivre sans ça, j'ai peur que le bébé s'accroche à mon âme pis qu'a parte avec lui. Je le sais pas. Je le sais pu.
*
- Bin, oui pis non.
*
Demande-moi en mariage. Je vais te dire oui, oui avant que je devienne encore plus grosse que je le suis, je vais te dire oui pis on va se marier à la belle église au bord de l'eau, comme si c'était un vrai mariage d'amour, comme si y'avait pas de bébé menace entre nous deux. On va s'aimer comme si on allait faire un bébé après, au pire on le dit pas que je suis enceinte, au pire on fait comme si c'était une surprise, après. Donne-moi un bail à signer, donne-moi quatre murs pis dis-moi que ça va être notre nid d'amour, pis je vais te croire, je vais te croire les yeux fermés, je vais mettre des posters de chats pis de lapins pis je vais te cuisiner du pâté chinois avec des petits épis de maïs miniatures comme te fait ta mère pis tu vas oublier qu'on s'est perdus entre notre insouciance pis un bébé vivant pas en plastique.
*
- Ça reste ton choix mais tu sais c'que j'en pense...
*
Bin oui, je le sais. Je le sais que toi, des bébés, t'en veux pas avant trente ans. Que l'avortement, c'est simple pis c'est facile pis c'est tout, y'a pas de quoi en faire des cauchemars. Que ta meilleure amie s'est fait aspirer des bébés deux trois fois. Mais je veux pas, moi. Je veux pas qu'on fouille dans moi pour m'enlever ce bébé vivant-là. C'est pas rien que moi, c'est parce que c'est comme si toi, t'étais en moi. Y'a cinquante pourcent de toi là-dedans, oublie pas. Cinquante pourcent du bébé vivant qui vient de toi. Moi ça me trouble de tuer ça, encore plus que de tuer ma partie. Moi je suis déjà morte, je pense, le jour où j'ai pissé dans le petit gobelet jaune de ma salle de bain, le criss de gobelet où je mettais nos brosses à dent, avant.
*
- Bin oui, je le sais. C'est juste que je sais pas ce que moi j'en pense.
*
Ça serait tellement facile, respirer un petit peu de gaz, ouvrir les jambes et oublier. Mais je peux pas. Je peux juste pas. J'aimerais mieux m'arracher les ongles des doigts pis des orteils un par un avant de faire ça. Juste de penser au microscopique bébé vivant qui mijote dans mon ventre. Ça doit être parce que j'en ai vu, quand j'étais plus jeune, des bébé presque vivants parce qu'ils étaient morts, ils flottaient dans le formol, moi j'avais l'impression qu'ils flottaient dans leur liquide amiotique - bin oui, je sais ça, que ça flotte là-dedans, j'ai déjà commencé timidement à lire des articles sur les bébés et sur les mamans de ces bébés vivants-là. Je pense que ça m'a traumatisé, les petits bébés morts. Même s'ils étaient trop petits pour le savoir qu'ils allaient pas vivre tant que ça, je suis sûre que ces bébés-là étaient aimés. Y'a quelqu'un quelque part qui les aimaient avant même de savoir la fin de leur histoire. Je l'aime déjà, mon bébé qui va crier, chier pis m'empêcher de dormir. Je veux savoir la fin de son histoire. Même si je connais déjà la fin de la nôtre.
*
- Tu vas le garder, hein ?
*
- Ouais.

À la maison de nos premiers pas

Ça sentait le bois un peu moisi mais encore dur, le bois qui en a vu passer, des amoureux devant ses yeux silencieux.

Ça sentait toujours le pain chaud et croustillant, ça sentait les biscuits à la mélasse et un peu les raisins secs, quand je faisais cuire du pain amérindien et que je le brûlais. Oui, c'est vrai, ça sentait la fumée et le feu de paille, ça sentait le crépitement des bûches et le tisonnier.

Quand on fermait les volets juste avant de quitter, on se précipitait pour s'embrasser quelques secondes avant que tout le monde envahisse notre secret. On s'aimait doucement, costumés et suants, mais on s'aimait pour toutes les minutes où on avait eu envie de s'aimer depuis le début de notre journée.

Les planchers craquaient et au grenier, il y avait de la poussière et des brindilles et des grosses araignées, des fourches et des morceaux de métal non-identifiés, des meules de foins et une grande trappe où j'ai si souvent failli tomber. J'avais peur d'y aller toute seule et en haut des escaliers, en regardant le fleuve plus bas et le moulin au loin, on s'enlaçait en vitesse avant de redescendre vers la réalité.

J'entends encore mes petits pieds sur le pont de bois et mes bonds dans l'allée de petites roches. Quand il pleuvait c'était tellement glissant que tu me tenais par le bras devant tout le monde pour m'aider à traverser, même quand on avait passé une mauvaise journée, enfermés avec eux et incapables de s'aimer.
*
Il y avait des couleuves et des petites salamandres, des coccinelles et des papillons, des moustiques - beaucoup de moustiques le soir - et des crapauds, et il y avait nous au beau milieu de la faune. Parfois je me demandais si nous n'en faisions pas partie.
*
Quand je m'étendais par terre près des grands arbres, quand je t'attendais sans faire de bruit quand je ne devais pas être là, avec un livre sous le nez et mes lunettes fumées qui pendouillaient de mon visage, j'admirais la grandeur de la maison blanche et rouge. J'admirais le sol sur lequel je me posais, le sol qui avait accueilli jadis tous les personnages que j'incarnais, le sol qui bon gré malgré, faisaient pousser des grands arbres qui se balançaient tranquillement dans le vent, le vent qui avait fait tourner le moulin et avancer la vie.
*
Puis tu arrivais, avec ton sourire en coin et ton chandail frippé, et j'avais plus que jamais envie de t'embrasser, en l'honneur de la vie, et de tous les amoureux qui s'aimaient depuis des siècles devant la maison de nos premiers pas.
Y'a comme un goût d'inconnu.

Je marchais sur le sentier de terre battue à tes côtés et j'ai pris ta main, instinctivement. J'entendais les petits insectes près de nous, j'entendais même le son des vagues plus bas qui venaient se briser sur la grève. J'entendais les grands peupliers qui battaient des branches dans le vent. Il faisait chaud. C'était une belle nuit pour un premier baiser parce qu'en ouvrant un petit peu les yeux, je pouvais voir les étoiles entre toi et le ciel.

mardi 17 mars 2009

Ça m'est pas vraiment arrivé - je tiens à le préciser !

J'ai rongé mes ongles un par un, tranquillement, en te regardant pleurer. J'ai croqué à pleine bouche mes beaux ongles longs, lentement, mais de toute façon, tu n'avais pas la force de m'arrêter. Tu disais que ce n'était pas si grave, après tout. Que c'était un égarement, une erreur. Tu t'excusais et moi, je m'arrachais la gorge des lambeaux de mes doigts.

J'ai toussoté un peu, je regardais, je sais pas, je ne te regardais pas en tous cas. Je regardais mes ongles saignés et mes doigts tremblés. J'ai pensé à mes pas dans l'escalier et à tes pas dans la chambre et à son mouvement de bassin sur mon lit que je connaissais si bien pour m'y être mue aussi. J'ai pensé que dans les films, je t'aurais giflé pour ça, et j'aurai planté dans son coeur à elle des poignards de mes ongles et j'aurais craché dans ses plaies pour que ça s'infecte.
.
Mais je n'ai rien dis. Je rongeais mes ongles en attendant que tu en finisses. J'ai mastiqué la peau autour aussi, pour être certaine de n'avoir plus rien à ronger ensuite, au cas où tu reviendrais me supplier. J'ai brûlé l'édredon et tu as pleuré encore plus, tu l'aimais, que tu disais. Moi je l'aimais avant qu'elle jouisse sur lui.
.
Je t'ai dis tu aurais pu avoir la décence d'aller faire ça ailleurs que dans ma chambre moi maintenant je ne peux plus vraiment dormir je ne peux penser qu'à elle en toi et qu'à toi qui va et vient dans elle comme dans ces vagins de plastiques sensés simuler l'acte ces vagins-là que j'ai déjà offert à un ami gai à son anniversaire. J'ai brûlé l'édredon et les draps, les draps qui se mariaient si bien avec la couleur des murs. Avoir pu, j'aurai brûlé la couleur et les odeurs et ma vue et tes yeux et tout.
.
Avoir su, ce soir-là, je l'aurais laissé me prendre contre un mur j'aurais mis son doigt dans mon vagin de chair et j'aurai joui, moi aussi. J'aurai joui dans l'escalier et sur la table de cuisine et même sur la table de poker et partout ailleurs encore, je crois même que je t'aurais invité à te joindre à nous pour compléter le portrait parfait de la déchéance de ce qui fut un jour nous.
.
Alors j'ai rongé mes ongles et j'ai attendu que tu en finisses, photographiant mentalement l'image de ton pénis que je ne reverrais jamais ou , en tous cas, pas dans ces circonstances-là. Peut-être déboulant les escaliers, vide de toi mais pas de moi, en tous cas, peut-être, je sais pas, je sais plus grand chose,moi.

dimanche 8 mars 2009

Si j'étais l'art (3)

La jeune fille juive.
Arff, je sais pas, je sais plus trop.
Mais ça donne ça.

« Quand ils entrent dans notre huis clos obligé, qu’ils tirent les cheveux et la vie de nos amis, quand ils forcent nos barricades aux quatre coins de notre intimité, quand même l’espoir se suicide, que nous reste-il ? Quand les mitraillettes dans les champs enterrent le dernier souffle de nos proches, à quoi se raccrocher ? Quand les cadavres des nôtres dansent au bout des cordes, quand ceux qui n’en peuvent plus en finissent avant la grande ligne de tire, quand les souvenirs ne suffisent plus, que nous reste-il ? Que nous reste-il pour vivre ? Que nos chansons, que nos voix à l’unisson. Que nos chansons que nous ne terminerons peut-être jamais, emportés par ces hommes qui ne nous briseront jamais assez, assez pour que l’on oublie le chant de nos disparus. »

Si j'étais l'art (2)

Tiens, le paragraphe du petit garçon.

C'est pas très beau ni très léché, mais ça sera ça.

'Me reste la jeune fille juive et le soldat avant de passer à un autre travail. On lâche pas!

« Quand Papa et Maman sont partis, moi ils m’ont gardé, au début je savais pas pourquoi moi et pas eux, ça me faisait comme un trou dans le ventre, juste là. Le gros loup a pris mon vieux cahier et il l’a feuilleté et moi j’avais l’impression qu’il prenait son couteau et qu’il fouillait en moi, ça aurait fait moins mal je pense. Ils m’ont donné un autre crayon et ils ont ris, et ils ont pris ma main pour que je dessine encore, et encore. Quand je dessine, ils me font moins mal. Moi, je ne dessinerai plus jamais de maison rouge avec Maman et Papa qui me tiennent par la main. Moi, je dessine les croix rouges des gros méchants loups qui me chassent jusque dans mes rêves, qui n’existent plus. »

Si j'étais l'art (1)

Ehlala...
Gros travail scolaire ce soir, gros travail de création.

Nous avons esquissé une scène sur l'art au temps de la guerre, comment l'art sauvait des vies et des juifs dans les camps de concentration. En gros, l'art parle de lui-même, un enfant parle de l'art, une jeune juive aussi, et le soldat lui-même s'adresse à la foule.

Excusez-moi mais non, je ne crois pas être capable de créer tout ça vite comme ça. Ça cogite et ça tourne dans ma tête depuis très - trop - longtemps, et non, ce soir, ça ne sort pas.

Bon, je ne le rendrai pas demain, je crois.

Aïe,aïe,aïe...

L’art, sur la chanson « Ballade No.1 » de Chopin, s’adresse au public :

« 39-45. On empile au loin les corps des juifs, des handicapés, des gitans, des laisser pour compte qui n’ont pas eu la chance d’être blonds aux yeux bleus ou à tout le moins bruns aux yeux bruns, peu importe, ces hommes qui n’ont jamais eu de chance. Race supérieure, rat, chiens, idées de grandeur, la folie meurtrière d’un seul homme nous conduit dans un gouffre de peaux et de douleurs, la guerre dans toute son atrocité.

Ma voix fredonne faiblement les soubresauts de ma vie qui s’étiole. Je me fais bouée et ancre, on s’accroche à moi pour oublier les bombes et les toits qui tombent. On m’arrache, on m’enseveli, mais on résiste aux assauts en mon nom, en répétant inlassablement mes chansons, mon nom et mes couleurs au milieu de la grisaille permanente. »

dimanche 1 mars 2009

Marguerite

J'ai roulé toute la nuit sans vraiment regarder derrière ni devant, juste en te regardant toi, qui dormait sur le siège, beau comme un ange, beau comme les marguerites qui commençaient à pousser en bordure de l'autoroute. J'ai pensé au tournesol qui pousseraient eux aussi quand l'été serait là et j'ai pensé, je pense toujours trop, qu'il n'en aurait sûrement pas de tournesols là-bas.

Tu ne pouvais pas conduire la nuit parce que tu te laissais bercer par la voix des étoiles et la chaleur de la nuit et tu t'endormais comme si tu étais couché dans nos draps blancs. Alors je buvais mon grand café tellement sucré que j'ignorais s'il contenait ou pas de la caféine et je conduisais en regardant ta bouche à moitié ouverte et ton souffle à moitié ronflant et je t'aimais, je t'aimais comme si c'était la première fois que je te voyais quand pourtant je cotoyais ta peau et tes rêves et tes envies depuis déjà si longtemps. Comme si c'était hier. J'ai eu envie de te réveiller pour que tu vois les marguerites et pour te parler des tournesols et même des pissenlits et te rappeler le beau parc plein de peupliers et de grands arbres dont j'ignorais le nom le parc où nous nous étions rencontrés mais je me suis empêchée de le faire, toi quand tu dors de toute façon tu n'écoutes pas mes réflexions spontanées.

J'ai eu envie aussi de me glisser en toi, de m'asseoir sur toi et de te dire allez, faisons l'amour sous les étoiles et les nuages et les marguerites, faisons l'amour tout de suite, avant même de toucher les draps douteux de notre lit de motel qui ne remplaceront jamais tes draps blancs dans lesquels nous nous sommes réfugiés si souvent. Faisons l'amour pour oublier un peu que nous nous sauvons de nous-mêmes, que nous partons à l'aventure sans trop savoir où elle se trouve. Mais toi tu dormais et je n'osais pas te réveiller pour te parler de fleurs et de baisers, alors j'ai continué à penser beaucoup trop en silence et toi tu as souri dans ton sommeil.

jeudi 26 février 2009

Mots d'il y a longtemps

Quand j'aimais à m'en crever les yeux.

Ça fait drôle un peu.

Je l'ai tellement aimé, il m'aura au moins laissé cette passion pour l'écriture en souvenir de notre nous qui se résume à ces quelques lignes.

J'ai retrouvé aussi l'intégral de mon ancien blog que j'ai sauvegardé à la vitesse avant de le supprimer, pour cause d'intrusion de mon entourage. Cocasse.

En vrac ! : )


'' Je me suis accrochée à des miettes de rien, parce que je croyais que je ne valais pas mieux. "

" Je t’aime comme on aime la pluie ou les saisons, je t’aime sans réfléchir, par habitude. Je t’aime et je n’y pense plus ; je devrai peut-être y songer, maintenant. "

" Et quand tu as laissé ma main pour prendre la sienne, j’aurai voulu lire dans tes yeux ne serait-ce qu’une goutte d’hésitation, en mémoire à tout ce que nous avons vécu. Mais je te connais, j’ai préféré fermer mes yeux obstinément pour ne les rouvrir qu’à la fin, quand tu avais lâché vraiment ma main, quand tes doigts n’obstruaient plus les miens. J’ai regardé droit devant : j’étais seule. J’ai vacillé, et j’ai pleuré. J’ai pensé me laisser tomber, j’ai pensé tout abandonner. J’allais, d’une façon ou d’une autre, trébucher sans toi. C’était inévitable. "

" Ce soir, j'ai les yeux pleins de beaux sourires ineffaçables. "

" Il m'a regardé et j'avais l'impression que la fameuse force qui sommeille en nous et que l'on nous vante à tout bout de champ existait vraiment. "

" Vous m'avez surnommé votre soleil, un jour, mais j'ai oublié comment briller. "

Vague de poésie 4

Le dernier, après j'arrête !

L'oursin
Je n'ai plus que des mers de ciment
à nager et à coudre à mes foulards
des jettons comme bouées
et tes yeux comme rivages
Je vois des poissons crayons
qui m'incitent à crever au large
comme un ballon plein de miel et de rien
qui explosera d'être trop pur d'air
et de sucre bourdonnant
J'arrache les algues poisseuses de tes cheveux
Tu as un oursin dans l'oreille
Garde la tête hors du bitume
Nous nous ferons dévorer par les autobus
Tes nageoires ont des plumes
Plus du merle que de l'hirondelle
Tu rêves de t'élancer des airs
Pour mourir à mi-chemin
Du dernier plongeon.

Vague de poésie 3

Charcuterie fine

J’ai des crevasses
Au bout de doigts bleus

Je trempe ma vie dans l’eau tiède
Savonneuse et brouillée
À ne plus me voir pour léviter.

Tu m’as défrichée
À grands coups de langues
J’ai sourcillé en cadence
Tes mains sont blanches
Lisses et fanées

Des vieilles nouilles traînent
Dans l’épicerie de ma vie brute
Noueuse et creuse

Mes chardons de kiwis
Qui grattent contre mes yeux
Me permettent de te voir
Plus imparfait que réel

Je ne serai jamais à la hauteur
De tes attentes de grandes villes
Dans mes yeux tu es beau
Jeune et roux

Dans tes yeux c’est là
L’unique endroit où je me trouve
Où je ne suis pas que débris
Jadis et passée

Là où mes carottes poussent
Là où mon jardin peut fleurir
S’il le veut.

Vague de poésie 2

Mousse d’aimer

Dans tes yeux magenta
J’ai vu la houle aride
Le désert urbain.

Ta voix au cellulaire résonne
Jusque dans mes seins de cancer
Qui vont tomber dans les feuilles
Déjà mortes.

J'ai sucé des glaçons
Pour me geler les idées
Noires.

Pour oublier d'embarrasser les autres
De ma présence suffocante.

Je suis déjà le poids
Des pêches à porter
Je suis lourde et graisseuse.

J'adhère aux surfaces planes
Je fais des grumeaux
Sur les métaux de contrefaçon.
J'ai versé sur toi mes rivières argentées
Mes larmes imprégnées
De tes sourires.

Au creux de ton cou
Le nez brandit
Et l'appétit aussi

Ton maigre corps chaud
Et penaud
Mes maladresses
Et mon odeur de femme qui aime
Jouir.

Un tas de pulsions abimées
Qui font mouiller le centre profond
De mes entrailles.
J'ai mal à l'âme qui se sépare
En particules de toi.



La poussière de tes cheveux
Dans mes cahiers m'empêche
De les brûler.

J'ai envie de toi.

Des pensées brutales
De nous deux
Imbriqués
Enchevêtrés
Mouillés,
Mouillés,
Mouillés.

Des images de toi et moi à l'action
La suie de nos cœurs
Collée sur nos bras
Qui ruissèlent de plaisir.

Je te veux comme amant lunaire
Un ami parfait avec qui
Voyager au bout de la nuit
Qui m'habite l'esprit.
Si tu veux, on peut s'asseoir
et réinventer notre quotidien de luzerne.
*
** J'ai pas pu résister, ce sont mes passages préférés, excusez, je recommencerai plus !

Vague de poésie 1

J'ai écris au cours de l'année passée de nombreux poèmes que je n'aime pas montré à personne parce que je ne me considère pas comme une poète. Ça adonne que ces jours-là, j'ai eu envie d'écrire et ça a donné ça. Je ne me suis pas questionné outre mesure. Mais là, je vais devoir lire des poèmes de mon cru dans une soirée de la poésie organisée par Arts & Lettres et là, eh bien, je suis un peu perplexe face à ceux sur lesquels mes choix s'arrêteront.

C'est pour ça, la vague de poésie qui s'abat sur le Carnet Jaune Orange. Vous pouvez peut-être m'aider à choisir, hein... : )


Poème naïf et organique

Si tu savais les mots
Qui me poussent en tête
En rangée entre mes cheveux
Quand je pense à toi.

Je mettrais de la terre dans mes oreilles
Pour qu'il en germe des fleurs
Ça chatouillerait mes tympans
Et peut-être que je cesserai d'entendre ton nom
Partout.
Ça m'énerve un peu
Juste un petit peu
De te voir jusque dans mon filet de sol
La sauce tartare goûte moins bonne
Dans ces moments-là.

Moi j'ai le cœur dans les talons
L’estomac aux bords des lèvres.
Ma soupe était brouillée alors
Dans les gros morceaux de brocoli mous
J'ai tenté de
Retrouver le vert de tes yeux.

J'étais triste quand je me suis souvenue
Que tes yeux étaient bruns et
Qu’idéalement
Je ne retrouverais pas la teinte
Dans mon bol.
J'ai barbouillé des cœurs au stylo
Sur le coin de mon bureau
En t'écoutant me raconter des bribes
De ta vie
Sans trop regarder de quoi ils avaient l'air.

Je ne dessine jamais
De cœurs parfaits
À l'image de l'amour que je porte
En moi.
J'ai marché loin de toi
Quand elle est venue t'embrasser
Les joues et de passer
Une main dans les cheveux.

J’ai senti que les cœurs en haut
J’ai senti qu’ils s'étaient suicidés.
C'était ça
Ma journée avec toi.

Moment cucul de la semaine.

Je pensais que tous mes mots je les avais donné à l'autre homme avant toi qui m'a tordu le coeur. Je pensais que depuis notre rupture, je ne cherchais sans cesse à ramasser les pots cassés, à remettre de l'ordre dans mon âme. Je pensais même qu'aussi fragmentée, une âme, ça ne pouvait plus se recoller. Je la voyais pleine de papier-collant et de gomette bleue, grippée, mal en point, irréparablement triste.

Et puis tu es arrivé.

Et puis tes yeux m'ont dit que les âmes perdues ça peut toujours se retrouver.

Et puis tu m'as prise par la main un soir d'été et tu m'as dis qu'on avait toute la vie, et je t'ai cru, du plus fort que je le pouvais, je t'ai cru.

Et je le crois encore, et toujours, aussi fort.

dimanche 15 février 2009

Ça ne crie plus en moi.

Quand j'ai pensé à toi

Je pense souvent à mon chum - sans grande surprise.
Parfois, je ne peux pas lui transmettre mes pensées, alors je les écris, je les oublie et je ne lui transmet jamais. Aussi bien les transcrire ici.


" Quand j’ai pensé à toi.

16 novembre en soirée, 17 novembre dans la nuit.

Je me suis enfouie sous les couvertures à la recherche de l’odeur de sexe que nous y avions laissée. Ça sentait les corps chauds et mouillés, ça sentait la friction et les mains crispées. Ça sentait les orgasmes à répétition et le sperme et j’ai eu envie d’en avoir encore, que tu sois là maintenant et que tu lèches mon dos et mes fesses.

J’avais envie que ton amour m’enveloppe, que tu prennes dans tes bras et que j’oublie tout le reste. J’ai roulé un peu pour renifler l’odeur de tes cheveux sur l’oreiller, et j’ai pensé que le grain de ta peau sentait encore meilleur, quand on se réveille, le matin. Je ne veux pas que tu t’achètes de parfum – jamais. J’aime trop sentir ta peau. Ça sent l’amour et les rêves dans les coins de tes paupières collées.

Je me suis entortillée dans les draps en pensant très fort à tes jambes que tu croises sous les miennes, en espérant que tu te métamorphoserais ici, avec moi, et que j’enlacerai ton corps frêle qui, quand tu dors, te donne l’air d’un gros fœtus à protéger.

J’ai respiré plus profondément, il me semblait sentir l’odeur de ton souffle de mon cou, l’odeur et la chaleur, quand tu déposes tes lèvres près de mes clavicules et que moi j’enserre ton dos d’un râle muet. Je me suis souvenue de tous les gestes précis avec lesquels tu me fais découvrir la tendresse quand nous sommes étendus sur ce lit, et j’ai eu une bouffée d’émotion pour toi. J’avais envie de t’aimer là, maintenant, impérativement.

J’ai pensé que j’avais trop pleuré couchée là avec toi et que maintenant, plus que jamais, j’avais envie d’être complètement et entièrement heureuse. Il le fallait. J’avais épuisé mon répertoire de larmes, j’avais envie de rire. Ce réservoir-là ne se tarit jamais. C’est comme un puits sans fond, tant que tu seras là.

Dormir sans toi, ce n’est plus une habitude, maintenant. Ça dérange ma routine, ça me bouleverse. Je tâtonne toujours pour agripper ou ton bras ou ton sexe dressé à toutes heures du jour ou de la nuit, quand je dors. Je me tourne de façon à dormir le nez sur ton épaule, pour te respirer quand je cauchemarde. Quand on s’endort épuisé de s’être trop aimés, il me semble que dans mon demi-sommeil, juste avant d’y sombrer, je t’aime plus que n’importe quand avant.

Je vais sûrement te donner le recueil de ses courts textes-là à Noël, pour que tu saches à quoi je pense quand je pense à toi, parce que je ne suis pas trop bonne avec les mots qu’il faut parler – moi je préfère t’écrire mes rêves, mes envies, mes désirs, mes aspirations. Moi je préfère te parler comme ça, ça fait moins mal et c’est plus beau. C’est sûrement parce que je t’aime. Oui, sûrement.

Quand on passe des beaux moments comme on en a passé durant les derniers jours, je ne peux m’empêcher de sourire, même quand je suis toute seule et que personne ne peut voir mon sourire. Tu dois m’avoir donné la maladie du bonheur. Je savais que c’était contagieux. Tant mieux.

Oui, tant mieux, mon amour. Être heureuse avec toi, c’est la plus belle des maladies du monde. Je suis chanceuse de t’avoir à mes côtés, microbe. Microbe de mon cœur.

Ta sangsue d’amour. "

Si je n'étais pas moi.

J'ai beaucoup de difficulté à écrire quelque chose qui n'émane pas directement de moi. À quelques exceptions près, tous les je de mes textes depuis aussi longtemps que je sais écrire me représentent d'une façon ou d'une autre. Depuis que je suis heureuse et comblée, il m'est de plus en plus ardu d'écrire au je une souffrance qui ne m'est pas propre. J'essaie et souvent, je ne réussis pas, ce qui donne des résultats encore plus intéressants que s'ils étaient parfaits, lèchés et proustien.


" Un jour je suis sortie du ventre de ma mère pour tomber sous le joug de mon père. Ce n’était pas sa faute, me disait ma grande sœur, il ne comprenait pas les chaînes qu’il m’imposait, qu’elle répétait, il n’a jamais saisi qu’il s’enroulait autour de moi et qu’à force de serrer, il allait tuer sa proie. Ma grande sœur sur qui il n’a jamais levé la main mais plutôt dresser le gland. Au final, je préfère les ecchymoses sur la peau plutôt que les bleus de l’âme.

Mes parents croyaient que je louchais, et j’avais d’immenses lunettes correctrices qui empiraient ma réelle situation, puisque je faisais ciller mes yeux volontairement, pour éviter de voir ma maison, ma famille, mes enfers. Mon père a cessé un peu de m’étriver quand je les portais, elles étaient dispendieuses et ça, mon père le respectait, pour le bien de son propre portefeuille, merci.

Je n’ai pas de souvenirs heureux de sapin de Noël illuminé et d’ange de carton à sa cime. Je n’ai pas d’images de moi souriante à travers les emballages déchirés et les poupées qui pleuvaient à profusion, je n’ai que de vagues rappels de soirs tristes où mon père buvait son whisky en mangeant des œufs fourrés au bacon et des sandwichs qui me rendaient malades, où ma sœur tirait sur sa jupe trop courte pour éviter que le père reluque ses cuisses, et où ma mère préférait fermer les yeux, pour éviter de voir sa maison, sa famille, son enfer.

Il y a des enfants qui sont bien en vacances, qui chignent au retour à l’école et qui racontent leur camping à Old Orchard Beach, de l’air de ceux qui n’ont jamais connus les genoux éraflés et le fond de teint précoce pour camoufler les marques de la veille. Il y a de ces enfants qui étaient mes amis, avant. Avant que je décide de ne plus les amener à la maison, parce que même en leur présence, ma famille n’arrivait plus à être la famille idéale et stérilisée qu’elle s’inventait devant les étrangers.

Les autres, ce grand mot qui effrayait ma mère. Qu’est-ce que les autres vont en penser ? Moi j’aurai voulu que ces autres prennent les bâtons de golf de mon père pour le battre avec. Moi j’aurai voulu que ces autres m’emportent dans un carrosse couleur blanc et vieille citrouille, qu’une bonne fée me berce et me promette de changer mon père en petit souris, et ma mère en chat. La nature ferait le reste.

Je ne le savais pas mais instinctivement, j’ai toujours su que je voulais tuer mon père. Chaque fois qu’il m’étouffait avec le bol de soupe où il me plongeait la tête, c’était là, ce sentiment de haine, de vengeance, de mort. "

Nouvel an chez l'évèque

Une fois digéré, voilà ce que ça donne.

" Suppliciée, la mine basse, à genoux, les coudes dans la boue, oui mon père, j’ai pêché. Le nectar poisseux de la vie coulait contre mes cuisses tremblantes et j’ai joui après lui, béate d’admiration face à ce qu’on m’avait toujours défendue d’espérer. J’ai joui comme peu de vierges le font, j’ai joui de toutes les privations que je m’étais infligée depuis la marelle et les cordes à danser. J’ai joui en pensant à ma mère qui se contentait de serrer les dents quand son mari invoquait le devoir conjugal, j’ai joui en sachant que je ne jouirai peut-être plus de nouveau, ensuite.

Mon souffle se décomposait dans ses bras, je m’y accrochais, j’en voulais encore, encore puisqu’il était encore temps d’en profiter. Ne plus me relever, laisser mes empreintes dans cette boue noire et lumineuse, tracer une croix avec le sperme coupable. Enfanter de cette bourbe un être libre et brouillon, sur lequel je ne tenterai pas par tous les moyens d’imposer un propre achevé.

Je me suis souvenue de ce discours flou d’un prêtre qui, en temps pascal, avait confié à ses ouailles tout ouï qu’il valait mieux accéder au paradis estropié qu’en enfer avec ses deux pieds. J’ai pensé couper tous les membres si je peux échapper aux anges, couper moi la langue pour que je puisse crier ma jouissance. Il s’est inséré de nouveau en moi sans me laisser le temps d’invoquer le Saint-Esprit ni quel qu’autres qui soit, et j’ai hoqueté de surprise.

J’avais abandonné Jésus. "

Ouverture du spectacle - projet fin de DÉC

01/02/2009


Si j’étais l’art.


Texte spontané : personnification de l’art bâillonnée.



« Je n’ai plus la force de me battre et pourtant, je subsiste encore, porté par les voix de tous ceux qui croient en moi. Je ne suis parfois que le spectre de ce que je fus jadis mais je demeure fier et droit devant les coups bas et les barrières qu’on m’érige sans cesse. Avec le temps, pour éviter les gouffres, j’ai appris à voler au-delà des cassures et des interdits.

Mes bras sont grands ouverts, mon cœur à découvert. Je me laisse imprégner par vos vies et vos pleurs, vos morts et vos rires. J’incarne vos émois intérieurs, la folie ou le désir, la rage ou sa sagesse. Je revêts masques après masques et, anonyme, je marche près de vous sans jamais m’imposer. Je me laisse aimer.

Exister à travers vos yeux, c’est tout ce qui me maintient en vie
. »

Voeux

Toi qui parle de mariage, ça me boulverse à un point tel que je n'ai pas envie d'y penser. Tu dirais que je suis excessive, qu'on était soul, mais moi, je le vois, je l'invente, je le façonne en plasticine et j'ai presque déjà le voile sur la figure.

Je te dirai que les étoiles ont pris tout leur sens, que la neige et le vent aussi. Je te dirai que ton histoire est mon histoire, je te dirai que je me suis fais teindre en blonde quand tu me l'as demandé, je te dirai que j'ai cessé de croire en l'éphémère, que je savoure l'instant présent et celui passé avec plus de patience et d'intérêt qu'avant.

Je formerai silencieusement je t'aime tellement pendant que ton oncle nous béniera, je formerai silencieusement je te veux maintenant en moi pendant que ta mère lira le passage de la bible dans une promenade inoubliable, je murmurerai que les îles fidji nous attendent quand on signera sans trop le voir le contrat.
Je te dirai que le premier jour où je t'ai rencontré, j'ai su que je passerai le reste de ma vie avec toi.
Et tu diras que cette journée-là, le reste de nos vies a commencé.
C'est comme ça que ça se passera, mon chat.

Jalousie

Les cours de création donnés par Michel Rivard dans le cadre de Star Académie me font mourir de jalousie. Je voudrais tant y être ! Je boirai ses paroles comme certains écoutaient le Messie, jadis. Je dégainerai mon stylo et je m'appliquerai à créer comme jamais auparavant, mue par cet homme dont je chante depuis ma tendre enfance les mélodies rampantes. Ginette, ginette !

C'est pourquoi, après avoir demandé à mon chum de fermer sa grande trappe, j'ai minutieusement écris les directives de mon gourou mercredi passé, durant la quotidienne de l'émission.

" Écrivez un souvenir de votre enfance, simplement, comme ça vous vient. N'ayez pas peur de pénétrer en vous et de partager avec les autres. Allez-y. "

Je me suis gardée une dose de respect - mon chum se tappait quand même une demie-heure de Star Académie pour me faire plaisir ! - et je n'ai pas sortie mon beau cahier sur le coup, j'ai même rechignée un peu pour la forme quand un des académiciens a écrit un superbe texte voluptueux - si j'y avais été, c'est mon texte qu'on aurait lu à la télé, bon ! -, en attendant le bon moment de suivre la philosophie créatrice de Michel - je l'appele par son p'tit nom, maintenant.

Merde, moi qui m'était promis de ne pas écrire et étaler ma vie ici. Enfin, trop tard.

Mercredi, en attendant que le train de banlieue ponctuel - on relève ici le sarcasme! - qui me ramènerait mon chum bougon d'être si en retard, j'ai allumé la lumière du plafond de mon char et j'ai parti la chaufferette, j'ai sorti mon cahier jaune orange et le stylo bleu comme ceux que mon grand-père cachait dans sa poche de chemise avec ses tic-tacs et ses billets de 6/49, et j'ai écris sur mon enfance, sur mon enfance qui s'éfiloche tranquillement pas vite.

" Je glisse lentement sur l'alsphate. Ma craie s'étire et le bruit me réjouit. J'ai les pieds qui brûlent au soleil mais moins que ceux des petites filles frèles que je ne suis pas. Je m'installe dans l'entrée et ça sent les oignons, et ça sent l'été. Grand-papa n'est pas trop loin derrière, avec ses plantes et ses fleurs et mes pousses de fève encore toutes jeunes. Le lilas me fait des clins d'oeil et mon serpent en plastique traîne sur le perron. Les drôles de fleurs dures presque en plastiques laissent des traces vertes dans les paumes de mes mains. J'ai de la bouette sur mon chandail et des lulus dans les cheveux. Mon popsicle mauve dans un petit plat à mes côtés, j'ai toute la vie devant moi et pourtant, je sais que tout cela ne durera qu'un temps. J'avais 6 ans, et j'étais un enfant. "
Ohhh, merci, Star Académie !

mercredi 11 février 2009

Vice versa

Mon beau cahier jaune orange, je crois que j'ai commencé à le salir de mes mots à l'envers.

Plus je le regarde, plus je crois que sa couverture souple est faite pour s'ouvrir dans l'autre sens.

C'est bien à mon image, ça !

mardi 10 février 2009

En passant

En passant, j'ai oublié mon cahier jaune orange durant quelques jours, ou alors, c'est que je ne l'avais tout simplement pas encore en ma possession, alors tous les messages bombardés, c'est le fruit de mes écrits sans lui (sauf un). Cahier bleu, vert, mauve, rose, feuille de papille volatile et post-it, je ne crache sur rien pour écrire.

En passant, mes libellés pour démêler mes nombreux messages sont farfelus mais, je l'espère, tout de même utiles. Je suis une touche-à-tout qui expérimente sans toujours réussir mais qui ne cesse de tenter ! Excusez mes erreurs et mes clichés, mes fautes et mes maladresses trop créatives ou pompeuses.

Si je ne vous assomme pas trop avec mes délires et mes mots, avec mes explorations en contrées artistiques, je serai fière et touchée de partager avec vous ma passion et mes jardins intérieurs.

En attendant, il paraît que le printemps sera beau... : )

Excès d'enthousiasme linguistique

" Ils ne peuvent pas arriver tralali-tralala à cloche-pieds! " - Mon enseignante de français.

Fous rires mémorables !

Marée-moi

J'ai découvert un peu par hasard la poésie avec les mots terreux de Gaston Miron, dans le cadre d'un cours de français III - littérature québécoise. Ce qui est plutôt étonnant, c'est que j'ai toujours cru être nulle en ce domaine. Quand mon professeur de création littéraire - le seul cours potable de mon programme en Lettres inachevé - m'a demandé si j'inscrivais des poèmes au concours intercollégial de poésie, j'ai dis oui, spontanément, parce que j'avais écris quelque chose d'un peu aléatoire en attendant mon copain sur le béton froid d'un hall d'entrée d'hôpital et parce que j'avais un peu la rage au coeur cette journée-là. Ça a donné le premier prix, si je peux me permettre mon élan de vantardise.
Je n'ai plus écris rien de potable en poésie après ceci !

Marée-moi

Et je cherche en son sein désenchanté
le brouillon de ma peine
je n'ai nul port où aller
qui me soit plus doux
la voûte des nuages perlés
je parle et j'aurore
le glissement de mes reins
contre ton tronc
s'étanche en croûtes dorées
vers les contrées foisonnantes
je n'ai mal qu'en l'invisible
et je ne connais de lui qu'un son
le cri du talon de notre vie
qui s'étiole en chanson

c'est peu dire que je t'aime
lorsque je déroule mes yeux
banderoles d'algues sèches
j'implore les peupliers de chair
d'exaucer mes bribes anonymes
je ne suis devant toi
que l'ombre de celle que je serai
quand tu martèleras mon corps
des empreintes et des pierres
marquée à ton fer
je balaie tout ce qui fut
autrefois hors de toi
je vis sans façon et je pleure
d'être ailleurs même ici
Tes toisons de bois me manquent
couchés entre tes draps blancs
plus cassés que purs
je soleille le matin
j'ignore où le soir tombera
je suis jolie et ballerine
blonde à la taille fine
dans tes yeux.

Coconut

" Quand tu dors comme ça, la bouche ouverte, la poitrine soulevée par la légèreté de ton souffle, je tente de sonder tes rêves à travers tes paupières closes. Je les devine. Je m'y devine en sable et en palmiers. "

Théâtralité à la bonne franquette ou presque.

À propos du théâtre et de la nécessité d'en épurer le jeu, Diderot en dit :


"Mais ce qui émeut toujours, ce sont des cris, des mots inarticulés, des voix
rompues, quelque monosyllabes qui s'échappent par intervalles, je ne sais quel
murmure dans la gorge, entre les dents."

"Il imitera les peintres, qui, au lieu de s'attacher à la représentation rigoureuse de la nature, la perdent de vue pour s'occuper des ressources de l'art, et songent, non pas à me la montrer comme elle est et comme ils la voient, mais à en disposer relativement à des moyens techniques et communs."

"Moi, je lui [le comédien] veux beaucoup de jugement ; il me faut dans cet homme un spectateur froid et tranquille ; j'en exige, par conséquent, de la pénétration et nulle sensibilité, l'art de tout imiter, ou, ce qui revient au même, une égale aptitude à toutes sortes de caractères et de rôles.

"S'il est lui quand il joue, comment cessera-t-il d'être lui ? S'il veut cesser d'être lui, comment saisira-t-il le point juste auquel il faut qu'il se place et s'arrête ? "

Et puis, j'ai inspiré pour la première fois toute la splendeur du monde avec toi.

02/02/09 Je ne garderai que la première phrase mais bon.

" J'ai rongé mes ongles en cachette et j'attends encore ton appel. Ils sont sales et je n'arrive pas à les faire pousser mais si tu m'appelais plus souvent, si je n'avais pas que mes ongles pour patienter, peut-être bien que je serai mince et blonde aux cheveux longs et toi, comblé."

Hum,hum.
La thématique des cheveux revient souvent dans mes textes du dernier mois.
On tente une explication quelconque ?! ; )

Tout ce que je retiens de mes cours de philosophie

" L'homme naît bon ; c'est la nature qui le corrompt." - Rousseau.

En plus, je ne suis pas certaine à 100% que ce soit vrai !

Quoi que je me souviens aussi de Kant, mais ne me demandez pas de vous le citer, ni même d'expliquer ses concepts...

Tuile

" Mon orange est amère et je n'attrape que ta voix sur le répondeur. J'ai envie de tes bras contre moi et de ta gorge sur mes seins mais dans la classe stérile et sans identité, je m'y sens plus seule que n'importe où ailleurs. Entre les grattements de chaise, les reniflements mouillés et les rires gras, mon foulard gris semble plus à sa place que mes cheveux blond en bataille et mes mains barbouillées d'encre pour ne rien oublier. À cet instant, je t'aime plus que les humains en général. Je crois que je t'aime encore plus que mon chat qui vomit dans mon lit au milieu de la nuit. C'est un grand honneur. "

09/02/09 Mémoire

" On est resté allongé là des heures durant, épaves au milieu de mon petit canapé vert. Tu m'as dis à ton âge j'ai fais une dépression majeure et j'ai répondu à treize ans j'ai essayé de me suicider et tu as rétorqué j'ai combattu la leucémie quand j'étais petit.

Longtemps, très longtemps, j'ai respecté le silence dans lequel tu nous avais plongé puis j'ai avoué d'une voix vacillante que personne ne m'a jamais osé me toucher comme toi tu le fais et en même temps, nous avons confié la plus commune des confidences mais la plus lourde à porter, je ne crois pas déjà avoir été aimé. "

lundi 9 février 2009

Mon nouveau sanctuaire

Mon nouveau refuge de folie littéraire, de création passagère.

Mon endroit où je ne raconterai pas ma vie ordinaire mais sa portion magique.

Des mots du quotidien habillés chic, des mots que mon cahier jaune orange - comme la couleur des crayons crayola - cache derrière son air inoffensif.

Bienvenue !