J'ai découvert un peu par hasard la poésie avec les mots terreux de Gaston Miron, dans le cadre d'un cours de français III - littérature québécoise. Ce qui est plutôt étonnant, c'est que j'ai toujours cru être nulle en ce domaine. Quand mon professeur de création littéraire - le seul cours potable de mon programme en Lettres inachevé - m'a demandé si j'inscrivais des poèmes au concours intercollégial de poésie, j'ai dis oui, spontanément, parce que j'avais écris quelque chose d'un peu aléatoire en attendant mon copain sur le béton froid d'un hall d'entrée d'hôpital et parce que j'avais un peu la rage au coeur cette journée-là. Ça a donné le premier prix, si je peux me permettre mon élan de vantardise.
Je n'ai plus écris rien de potable en poésie après ceci !
Marée-moi
Et je cherche en son sein désenchanté
le brouillon de ma peine
je n'ai nul port où aller
qui me soit plus doux
la voûte des nuages perlés
je parle et j'aurore
le glissement de mes reins
contre ton tronc
s'étanche en croûtes dorées
vers les contrées foisonnantes
je n'ai mal qu'en l'invisible
et je ne connais de lui qu'un son
le cri du talon de notre vie
qui s'étiole en chanson
c'est peu dire que je t'aime
lorsque je déroule mes yeux
banderoles d'algues sèches
j'implore les peupliers de chair
d'exaucer mes bribes anonymes
je ne suis devant toi
que l'ombre de celle que je serai
quand tu martèleras mon corps
des empreintes et des pierres
marquée à ton fer
je balaie tout ce qui fut
autrefois hors de toi
je vis sans façon et je pleure
d'être ailleurs même ici
Tes toisons de bois me manquent
couchés entre tes draps blancs
plus cassés que purs
je soleille le matin
j'ignore où le soir tombera
je suis jolie et ballerine
blonde à la taille fine
dans tes yeux.
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