jeudi 26 février 2009

Mots d'il y a longtemps

Quand j'aimais à m'en crever les yeux.

Ça fait drôle un peu.

Je l'ai tellement aimé, il m'aura au moins laissé cette passion pour l'écriture en souvenir de notre nous qui se résume à ces quelques lignes.

J'ai retrouvé aussi l'intégral de mon ancien blog que j'ai sauvegardé à la vitesse avant de le supprimer, pour cause d'intrusion de mon entourage. Cocasse.

En vrac ! : )


'' Je me suis accrochée à des miettes de rien, parce que je croyais que je ne valais pas mieux. "

" Je t’aime comme on aime la pluie ou les saisons, je t’aime sans réfléchir, par habitude. Je t’aime et je n’y pense plus ; je devrai peut-être y songer, maintenant. "

" Et quand tu as laissé ma main pour prendre la sienne, j’aurai voulu lire dans tes yeux ne serait-ce qu’une goutte d’hésitation, en mémoire à tout ce que nous avons vécu. Mais je te connais, j’ai préféré fermer mes yeux obstinément pour ne les rouvrir qu’à la fin, quand tu avais lâché vraiment ma main, quand tes doigts n’obstruaient plus les miens. J’ai regardé droit devant : j’étais seule. J’ai vacillé, et j’ai pleuré. J’ai pensé me laisser tomber, j’ai pensé tout abandonner. J’allais, d’une façon ou d’une autre, trébucher sans toi. C’était inévitable. "

" Ce soir, j'ai les yeux pleins de beaux sourires ineffaçables. "

" Il m'a regardé et j'avais l'impression que la fameuse force qui sommeille en nous et que l'on nous vante à tout bout de champ existait vraiment. "

" Vous m'avez surnommé votre soleil, un jour, mais j'ai oublié comment briller. "

Vague de poésie 4

Le dernier, après j'arrête !

L'oursin
Je n'ai plus que des mers de ciment
à nager et à coudre à mes foulards
des jettons comme bouées
et tes yeux comme rivages
Je vois des poissons crayons
qui m'incitent à crever au large
comme un ballon plein de miel et de rien
qui explosera d'être trop pur d'air
et de sucre bourdonnant
J'arrache les algues poisseuses de tes cheveux
Tu as un oursin dans l'oreille
Garde la tête hors du bitume
Nous nous ferons dévorer par les autobus
Tes nageoires ont des plumes
Plus du merle que de l'hirondelle
Tu rêves de t'élancer des airs
Pour mourir à mi-chemin
Du dernier plongeon.

Vague de poésie 3

Charcuterie fine

J’ai des crevasses
Au bout de doigts bleus

Je trempe ma vie dans l’eau tiède
Savonneuse et brouillée
À ne plus me voir pour léviter.

Tu m’as défrichée
À grands coups de langues
J’ai sourcillé en cadence
Tes mains sont blanches
Lisses et fanées

Des vieilles nouilles traînent
Dans l’épicerie de ma vie brute
Noueuse et creuse

Mes chardons de kiwis
Qui grattent contre mes yeux
Me permettent de te voir
Plus imparfait que réel

Je ne serai jamais à la hauteur
De tes attentes de grandes villes
Dans mes yeux tu es beau
Jeune et roux

Dans tes yeux c’est là
L’unique endroit où je me trouve
Où je ne suis pas que débris
Jadis et passée

Là où mes carottes poussent
Là où mon jardin peut fleurir
S’il le veut.

Vague de poésie 2

Mousse d’aimer

Dans tes yeux magenta
J’ai vu la houle aride
Le désert urbain.

Ta voix au cellulaire résonne
Jusque dans mes seins de cancer
Qui vont tomber dans les feuilles
Déjà mortes.

J'ai sucé des glaçons
Pour me geler les idées
Noires.

Pour oublier d'embarrasser les autres
De ma présence suffocante.

Je suis déjà le poids
Des pêches à porter
Je suis lourde et graisseuse.

J'adhère aux surfaces planes
Je fais des grumeaux
Sur les métaux de contrefaçon.
J'ai versé sur toi mes rivières argentées
Mes larmes imprégnées
De tes sourires.

Au creux de ton cou
Le nez brandit
Et l'appétit aussi

Ton maigre corps chaud
Et penaud
Mes maladresses
Et mon odeur de femme qui aime
Jouir.

Un tas de pulsions abimées
Qui font mouiller le centre profond
De mes entrailles.
J'ai mal à l'âme qui se sépare
En particules de toi.



La poussière de tes cheveux
Dans mes cahiers m'empêche
De les brûler.

J'ai envie de toi.

Des pensées brutales
De nous deux
Imbriqués
Enchevêtrés
Mouillés,
Mouillés,
Mouillés.

Des images de toi et moi à l'action
La suie de nos cœurs
Collée sur nos bras
Qui ruissèlent de plaisir.

Je te veux comme amant lunaire
Un ami parfait avec qui
Voyager au bout de la nuit
Qui m'habite l'esprit.
Si tu veux, on peut s'asseoir
et réinventer notre quotidien de luzerne.
*
** J'ai pas pu résister, ce sont mes passages préférés, excusez, je recommencerai plus !

Vague de poésie 1

J'ai écris au cours de l'année passée de nombreux poèmes que je n'aime pas montré à personne parce que je ne me considère pas comme une poète. Ça adonne que ces jours-là, j'ai eu envie d'écrire et ça a donné ça. Je ne me suis pas questionné outre mesure. Mais là, je vais devoir lire des poèmes de mon cru dans une soirée de la poésie organisée par Arts & Lettres et là, eh bien, je suis un peu perplexe face à ceux sur lesquels mes choix s'arrêteront.

C'est pour ça, la vague de poésie qui s'abat sur le Carnet Jaune Orange. Vous pouvez peut-être m'aider à choisir, hein... : )


Poème naïf et organique

Si tu savais les mots
Qui me poussent en tête
En rangée entre mes cheveux
Quand je pense à toi.

Je mettrais de la terre dans mes oreilles
Pour qu'il en germe des fleurs
Ça chatouillerait mes tympans
Et peut-être que je cesserai d'entendre ton nom
Partout.
Ça m'énerve un peu
Juste un petit peu
De te voir jusque dans mon filet de sol
La sauce tartare goûte moins bonne
Dans ces moments-là.

Moi j'ai le cœur dans les talons
L’estomac aux bords des lèvres.
Ma soupe était brouillée alors
Dans les gros morceaux de brocoli mous
J'ai tenté de
Retrouver le vert de tes yeux.

J'étais triste quand je me suis souvenue
Que tes yeux étaient bruns et
Qu’idéalement
Je ne retrouverais pas la teinte
Dans mon bol.
J'ai barbouillé des cœurs au stylo
Sur le coin de mon bureau
En t'écoutant me raconter des bribes
De ta vie
Sans trop regarder de quoi ils avaient l'air.

Je ne dessine jamais
De cœurs parfaits
À l'image de l'amour que je porte
En moi.
J'ai marché loin de toi
Quand elle est venue t'embrasser
Les joues et de passer
Une main dans les cheveux.

J’ai senti que les cœurs en haut
J’ai senti qu’ils s'étaient suicidés.
C'était ça
Ma journée avec toi.

Moment cucul de la semaine.

Je pensais que tous mes mots je les avais donné à l'autre homme avant toi qui m'a tordu le coeur. Je pensais que depuis notre rupture, je ne cherchais sans cesse à ramasser les pots cassés, à remettre de l'ordre dans mon âme. Je pensais même qu'aussi fragmentée, une âme, ça ne pouvait plus se recoller. Je la voyais pleine de papier-collant et de gomette bleue, grippée, mal en point, irréparablement triste.

Et puis tu es arrivé.

Et puis tes yeux m'ont dit que les âmes perdues ça peut toujours se retrouver.

Et puis tu m'as prise par la main un soir d'été et tu m'as dis qu'on avait toute la vie, et je t'ai cru, du plus fort que je le pouvais, je t'ai cru.

Et je le crois encore, et toujours, aussi fort.

dimanche 15 février 2009

Ça ne crie plus en moi.

Quand j'ai pensé à toi

Je pense souvent à mon chum - sans grande surprise.
Parfois, je ne peux pas lui transmettre mes pensées, alors je les écris, je les oublie et je ne lui transmet jamais. Aussi bien les transcrire ici.


" Quand j’ai pensé à toi.

16 novembre en soirée, 17 novembre dans la nuit.

Je me suis enfouie sous les couvertures à la recherche de l’odeur de sexe que nous y avions laissée. Ça sentait les corps chauds et mouillés, ça sentait la friction et les mains crispées. Ça sentait les orgasmes à répétition et le sperme et j’ai eu envie d’en avoir encore, que tu sois là maintenant et que tu lèches mon dos et mes fesses.

J’avais envie que ton amour m’enveloppe, que tu prennes dans tes bras et que j’oublie tout le reste. J’ai roulé un peu pour renifler l’odeur de tes cheveux sur l’oreiller, et j’ai pensé que le grain de ta peau sentait encore meilleur, quand on se réveille, le matin. Je ne veux pas que tu t’achètes de parfum – jamais. J’aime trop sentir ta peau. Ça sent l’amour et les rêves dans les coins de tes paupières collées.

Je me suis entortillée dans les draps en pensant très fort à tes jambes que tu croises sous les miennes, en espérant que tu te métamorphoserais ici, avec moi, et que j’enlacerai ton corps frêle qui, quand tu dors, te donne l’air d’un gros fœtus à protéger.

J’ai respiré plus profondément, il me semblait sentir l’odeur de ton souffle de mon cou, l’odeur et la chaleur, quand tu déposes tes lèvres près de mes clavicules et que moi j’enserre ton dos d’un râle muet. Je me suis souvenue de tous les gestes précis avec lesquels tu me fais découvrir la tendresse quand nous sommes étendus sur ce lit, et j’ai eu une bouffée d’émotion pour toi. J’avais envie de t’aimer là, maintenant, impérativement.

J’ai pensé que j’avais trop pleuré couchée là avec toi et que maintenant, plus que jamais, j’avais envie d’être complètement et entièrement heureuse. Il le fallait. J’avais épuisé mon répertoire de larmes, j’avais envie de rire. Ce réservoir-là ne se tarit jamais. C’est comme un puits sans fond, tant que tu seras là.

Dormir sans toi, ce n’est plus une habitude, maintenant. Ça dérange ma routine, ça me bouleverse. Je tâtonne toujours pour agripper ou ton bras ou ton sexe dressé à toutes heures du jour ou de la nuit, quand je dors. Je me tourne de façon à dormir le nez sur ton épaule, pour te respirer quand je cauchemarde. Quand on s’endort épuisé de s’être trop aimés, il me semble que dans mon demi-sommeil, juste avant d’y sombrer, je t’aime plus que n’importe quand avant.

Je vais sûrement te donner le recueil de ses courts textes-là à Noël, pour que tu saches à quoi je pense quand je pense à toi, parce que je ne suis pas trop bonne avec les mots qu’il faut parler – moi je préfère t’écrire mes rêves, mes envies, mes désirs, mes aspirations. Moi je préfère te parler comme ça, ça fait moins mal et c’est plus beau. C’est sûrement parce que je t’aime. Oui, sûrement.

Quand on passe des beaux moments comme on en a passé durant les derniers jours, je ne peux m’empêcher de sourire, même quand je suis toute seule et que personne ne peut voir mon sourire. Tu dois m’avoir donné la maladie du bonheur. Je savais que c’était contagieux. Tant mieux.

Oui, tant mieux, mon amour. Être heureuse avec toi, c’est la plus belle des maladies du monde. Je suis chanceuse de t’avoir à mes côtés, microbe. Microbe de mon cœur.

Ta sangsue d’amour. "

Si je n'étais pas moi.

J'ai beaucoup de difficulté à écrire quelque chose qui n'émane pas directement de moi. À quelques exceptions près, tous les je de mes textes depuis aussi longtemps que je sais écrire me représentent d'une façon ou d'une autre. Depuis que je suis heureuse et comblée, il m'est de plus en plus ardu d'écrire au je une souffrance qui ne m'est pas propre. J'essaie et souvent, je ne réussis pas, ce qui donne des résultats encore plus intéressants que s'ils étaient parfaits, lèchés et proustien.


" Un jour je suis sortie du ventre de ma mère pour tomber sous le joug de mon père. Ce n’était pas sa faute, me disait ma grande sœur, il ne comprenait pas les chaînes qu’il m’imposait, qu’elle répétait, il n’a jamais saisi qu’il s’enroulait autour de moi et qu’à force de serrer, il allait tuer sa proie. Ma grande sœur sur qui il n’a jamais levé la main mais plutôt dresser le gland. Au final, je préfère les ecchymoses sur la peau plutôt que les bleus de l’âme.

Mes parents croyaient que je louchais, et j’avais d’immenses lunettes correctrices qui empiraient ma réelle situation, puisque je faisais ciller mes yeux volontairement, pour éviter de voir ma maison, ma famille, mes enfers. Mon père a cessé un peu de m’étriver quand je les portais, elles étaient dispendieuses et ça, mon père le respectait, pour le bien de son propre portefeuille, merci.

Je n’ai pas de souvenirs heureux de sapin de Noël illuminé et d’ange de carton à sa cime. Je n’ai pas d’images de moi souriante à travers les emballages déchirés et les poupées qui pleuvaient à profusion, je n’ai que de vagues rappels de soirs tristes où mon père buvait son whisky en mangeant des œufs fourrés au bacon et des sandwichs qui me rendaient malades, où ma sœur tirait sur sa jupe trop courte pour éviter que le père reluque ses cuisses, et où ma mère préférait fermer les yeux, pour éviter de voir sa maison, sa famille, son enfer.

Il y a des enfants qui sont bien en vacances, qui chignent au retour à l’école et qui racontent leur camping à Old Orchard Beach, de l’air de ceux qui n’ont jamais connus les genoux éraflés et le fond de teint précoce pour camoufler les marques de la veille. Il y a de ces enfants qui étaient mes amis, avant. Avant que je décide de ne plus les amener à la maison, parce que même en leur présence, ma famille n’arrivait plus à être la famille idéale et stérilisée qu’elle s’inventait devant les étrangers.

Les autres, ce grand mot qui effrayait ma mère. Qu’est-ce que les autres vont en penser ? Moi j’aurai voulu que ces autres prennent les bâtons de golf de mon père pour le battre avec. Moi j’aurai voulu que ces autres m’emportent dans un carrosse couleur blanc et vieille citrouille, qu’une bonne fée me berce et me promette de changer mon père en petit souris, et ma mère en chat. La nature ferait le reste.

Je ne le savais pas mais instinctivement, j’ai toujours su que je voulais tuer mon père. Chaque fois qu’il m’étouffait avec le bol de soupe où il me plongeait la tête, c’était là, ce sentiment de haine, de vengeance, de mort. "

Nouvel an chez l'évèque

Une fois digéré, voilà ce que ça donne.

" Suppliciée, la mine basse, à genoux, les coudes dans la boue, oui mon père, j’ai pêché. Le nectar poisseux de la vie coulait contre mes cuisses tremblantes et j’ai joui après lui, béate d’admiration face à ce qu’on m’avait toujours défendue d’espérer. J’ai joui comme peu de vierges le font, j’ai joui de toutes les privations que je m’étais infligée depuis la marelle et les cordes à danser. J’ai joui en pensant à ma mère qui se contentait de serrer les dents quand son mari invoquait le devoir conjugal, j’ai joui en sachant que je ne jouirai peut-être plus de nouveau, ensuite.

Mon souffle se décomposait dans ses bras, je m’y accrochais, j’en voulais encore, encore puisqu’il était encore temps d’en profiter. Ne plus me relever, laisser mes empreintes dans cette boue noire et lumineuse, tracer une croix avec le sperme coupable. Enfanter de cette bourbe un être libre et brouillon, sur lequel je ne tenterai pas par tous les moyens d’imposer un propre achevé.

Je me suis souvenue de ce discours flou d’un prêtre qui, en temps pascal, avait confié à ses ouailles tout ouï qu’il valait mieux accéder au paradis estropié qu’en enfer avec ses deux pieds. J’ai pensé couper tous les membres si je peux échapper aux anges, couper moi la langue pour que je puisse crier ma jouissance. Il s’est inséré de nouveau en moi sans me laisser le temps d’invoquer le Saint-Esprit ni quel qu’autres qui soit, et j’ai hoqueté de surprise.

J’avais abandonné Jésus. "

Ouverture du spectacle - projet fin de DÉC

01/02/2009


Si j’étais l’art.


Texte spontané : personnification de l’art bâillonnée.



« Je n’ai plus la force de me battre et pourtant, je subsiste encore, porté par les voix de tous ceux qui croient en moi. Je ne suis parfois que le spectre de ce que je fus jadis mais je demeure fier et droit devant les coups bas et les barrières qu’on m’érige sans cesse. Avec le temps, pour éviter les gouffres, j’ai appris à voler au-delà des cassures et des interdits.

Mes bras sont grands ouverts, mon cœur à découvert. Je me laisse imprégner par vos vies et vos pleurs, vos morts et vos rires. J’incarne vos émois intérieurs, la folie ou le désir, la rage ou sa sagesse. Je revêts masques après masques et, anonyme, je marche près de vous sans jamais m’imposer. Je me laisse aimer.

Exister à travers vos yeux, c’est tout ce qui me maintient en vie
. »

Voeux

Toi qui parle de mariage, ça me boulverse à un point tel que je n'ai pas envie d'y penser. Tu dirais que je suis excessive, qu'on était soul, mais moi, je le vois, je l'invente, je le façonne en plasticine et j'ai presque déjà le voile sur la figure.

Je te dirai que les étoiles ont pris tout leur sens, que la neige et le vent aussi. Je te dirai que ton histoire est mon histoire, je te dirai que je me suis fais teindre en blonde quand tu me l'as demandé, je te dirai que j'ai cessé de croire en l'éphémère, que je savoure l'instant présent et celui passé avec plus de patience et d'intérêt qu'avant.

Je formerai silencieusement je t'aime tellement pendant que ton oncle nous béniera, je formerai silencieusement je te veux maintenant en moi pendant que ta mère lira le passage de la bible dans une promenade inoubliable, je murmurerai que les îles fidji nous attendent quand on signera sans trop le voir le contrat.
Je te dirai que le premier jour où je t'ai rencontré, j'ai su que je passerai le reste de ma vie avec toi.
Et tu diras que cette journée-là, le reste de nos vies a commencé.
C'est comme ça que ça se passera, mon chat.

Jalousie

Les cours de création donnés par Michel Rivard dans le cadre de Star Académie me font mourir de jalousie. Je voudrais tant y être ! Je boirai ses paroles comme certains écoutaient le Messie, jadis. Je dégainerai mon stylo et je m'appliquerai à créer comme jamais auparavant, mue par cet homme dont je chante depuis ma tendre enfance les mélodies rampantes. Ginette, ginette !

C'est pourquoi, après avoir demandé à mon chum de fermer sa grande trappe, j'ai minutieusement écris les directives de mon gourou mercredi passé, durant la quotidienne de l'émission.

" Écrivez un souvenir de votre enfance, simplement, comme ça vous vient. N'ayez pas peur de pénétrer en vous et de partager avec les autres. Allez-y. "

Je me suis gardée une dose de respect - mon chum se tappait quand même une demie-heure de Star Académie pour me faire plaisir ! - et je n'ai pas sortie mon beau cahier sur le coup, j'ai même rechignée un peu pour la forme quand un des académiciens a écrit un superbe texte voluptueux - si j'y avais été, c'est mon texte qu'on aurait lu à la télé, bon ! -, en attendant le bon moment de suivre la philosophie créatrice de Michel - je l'appele par son p'tit nom, maintenant.

Merde, moi qui m'était promis de ne pas écrire et étaler ma vie ici. Enfin, trop tard.

Mercredi, en attendant que le train de banlieue ponctuel - on relève ici le sarcasme! - qui me ramènerait mon chum bougon d'être si en retard, j'ai allumé la lumière du plafond de mon char et j'ai parti la chaufferette, j'ai sorti mon cahier jaune orange et le stylo bleu comme ceux que mon grand-père cachait dans sa poche de chemise avec ses tic-tacs et ses billets de 6/49, et j'ai écris sur mon enfance, sur mon enfance qui s'éfiloche tranquillement pas vite.

" Je glisse lentement sur l'alsphate. Ma craie s'étire et le bruit me réjouit. J'ai les pieds qui brûlent au soleil mais moins que ceux des petites filles frèles que je ne suis pas. Je m'installe dans l'entrée et ça sent les oignons, et ça sent l'été. Grand-papa n'est pas trop loin derrière, avec ses plantes et ses fleurs et mes pousses de fève encore toutes jeunes. Le lilas me fait des clins d'oeil et mon serpent en plastique traîne sur le perron. Les drôles de fleurs dures presque en plastiques laissent des traces vertes dans les paumes de mes mains. J'ai de la bouette sur mon chandail et des lulus dans les cheveux. Mon popsicle mauve dans un petit plat à mes côtés, j'ai toute la vie devant moi et pourtant, je sais que tout cela ne durera qu'un temps. J'avais 6 ans, et j'étais un enfant. "
Ohhh, merci, Star Académie !

mercredi 11 février 2009

Vice versa

Mon beau cahier jaune orange, je crois que j'ai commencé à le salir de mes mots à l'envers.

Plus je le regarde, plus je crois que sa couverture souple est faite pour s'ouvrir dans l'autre sens.

C'est bien à mon image, ça !

mardi 10 février 2009

En passant

En passant, j'ai oublié mon cahier jaune orange durant quelques jours, ou alors, c'est que je ne l'avais tout simplement pas encore en ma possession, alors tous les messages bombardés, c'est le fruit de mes écrits sans lui (sauf un). Cahier bleu, vert, mauve, rose, feuille de papille volatile et post-it, je ne crache sur rien pour écrire.

En passant, mes libellés pour démêler mes nombreux messages sont farfelus mais, je l'espère, tout de même utiles. Je suis une touche-à-tout qui expérimente sans toujours réussir mais qui ne cesse de tenter ! Excusez mes erreurs et mes clichés, mes fautes et mes maladresses trop créatives ou pompeuses.

Si je ne vous assomme pas trop avec mes délires et mes mots, avec mes explorations en contrées artistiques, je serai fière et touchée de partager avec vous ma passion et mes jardins intérieurs.

En attendant, il paraît que le printemps sera beau... : )

Excès d'enthousiasme linguistique

" Ils ne peuvent pas arriver tralali-tralala à cloche-pieds! " - Mon enseignante de français.

Fous rires mémorables !

Marée-moi

J'ai découvert un peu par hasard la poésie avec les mots terreux de Gaston Miron, dans le cadre d'un cours de français III - littérature québécoise. Ce qui est plutôt étonnant, c'est que j'ai toujours cru être nulle en ce domaine. Quand mon professeur de création littéraire - le seul cours potable de mon programme en Lettres inachevé - m'a demandé si j'inscrivais des poèmes au concours intercollégial de poésie, j'ai dis oui, spontanément, parce que j'avais écris quelque chose d'un peu aléatoire en attendant mon copain sur le béton froid d'un hall d'entrée d'hôpital et parce que j'avais un peu la rage au coeur cette journée-là. Ça a donné le premier prix, si je peux me permettre mon élan de vantardise.
Je n'ai plus écris rien de potable en poésie après ceci !

Marée-moi

Et je cherche en son sein désenchanté
le brouillon de ma peine
je n'ai nul port où aller
qui me soit plus doux
la voûte des nuages perlés
je parle et j'aurore
le glissement de mes reins
contre ton tronc
s'étanche en croûtes dorées
vers les contrées foisonnantes
je n'ai mal qu'en l'invisible
et je ne connais de lui qu'un son
le cri du talon de notre vie
qui s'étiole en chanson

c'est peu dire que je t'aime
lorsque je déroule mes yeux
banderoles d'algues sèches
j'implore les peupliers de chair
d'exaucer mes bribes anonymes
je ne suis devant toi
que l'ombre de celle que je serai
quand tu martèleras mon corps
des empreintes et des pierres
marquée à ton fer
je balaie tout ce qui fut
autrefois hors de toi
je vis sans façon et je pleure
d'être ailleurs même ici
Tes toisons de bois me manquent
couchés entre tes draps blancs
plus cassés que purs
je soleille le matin
j'ignore où le soir tombera
je suis jolie et ballerine
blonde à la taille fine
dans tes yeux.

Coconut

" Quand tu dors comme ça, la bouche ouverte, la poitrine soulevée par la légèreté de ton souffle, je tente de sonder tes rêves à travers tes paupières closes. Je les devine. Je m'y devine en sable et en palmiers. "

Théâtralité à la bonne franquette ou presque.

À propos du théâtre et de la nécessité d'en épurer le jeu, Diderot en dit :


"Mais ce qui émeut toujours, ce sont des cris, des mots inarticulés, des voix
rompues, quelque monosyllabes qui s'échappent par intervalles, je ne sais quel
murmure dans la gorge, entre les dents."

"Il imitera les peintres, qui, au lieu de s'attacher à la représentation rigoureuse de la nature, la perdent de vue pour s'occuper des ressources de l'art, et songent, non pas à me la montrer comme elle est et comme ils la voient, mais à en disposer relativement à des moyens techniques et communs."

"Moi, je lui [le comédien] veux beaucoup de jugement ; il me faut dans cet homme un spectateur froid et tranquille ; j'en exige, par conséquent, de la pénétration et nulle sensibilité, l'art de tout imiter, ou, ce qui revient au même, une égale aptitude à toutes sortes de caractères et de rôles.

"S'il est lui quand il joue, comment cessera-t-il d'être lui ? S'il veut cesser d'être lui, comment saisira-t-il le point juste auquel il faut qu'il se place et s'arrête ? "

Et puis, j'ai inspiré pour la première fois toute la splendeur du monde avec toi.

02/02/09 Je ne garderai que la première phrase mais bon.

" J'ai rongé mes ongles en cachette et j'attends encore ton appel. Ils sont sales et je n'arrive pas à les faire pousser mais si tu m'appelais plus souvent, si je n'avais pas que mes ongles pour patienter, peut-être bien que je serai mince et blonde aux cheveux longs et toi, comblé."

Hum,hum.
La thématique des cheveux revient souvent dans mes textes du dernier mois.
On tente une explication quelconque ?! ; )

Tout ce que je retiens de mes cours de philosophie

" L'homme naît bon ; c'est la nature qui le corrompt." - Rousseau.

En plus, je ne suis pas certaine à 100% que ce soit vrai !

Quoi que je me souviens aussi de Kant, mais ne me demandez pas de vous le citer, ni même d'expliquer ses concepts...

Tuile

" Mon orange est amère et je n'attrape que ta voix sur le répondeur. J'ai envie de tes bras contre moi et de ta gorge sur mes seins mais dans la classe stérile et sans identité, je m'y sens plus seule que n'importe où ailleurs. Entre les grattements de chaise, les reniflements mouillés et les rires gras, mon foulard gris semble plus à sa place que mes cheveux blond en bataille et mes mains barbouillées d'encre pour ne rien oublier. À cet instant, je t'aime plus que les humains en général. Je crois que je t'aime encore plus que mon chat qui vomit dans mon lit au milieu de la nuit. C'est un grand honneur. "

09/02/09 Mémoire

" On est resté allongé là des heures durant, épaves au milieu de mon petit canapé vert. Tu m'as dis à ton âge j'ai fais une dépression majeure et j'ai répondu à treize ans j'ai essayé de me suicider et tu as rétorqué j'ai combattu la leucémie quand j'étais petit.

Longtemps, très longtemps, j'ai respecté le silence dans lequel tu nous avais plongé puis j'ai avoué d'une voix vacillante que personne ne m'a jamais osé me toucher comme toi tu le fais et en même temps, nous avons confié la plus commune des confidences mais la plus lourde à porter, je ne crois pas déjà avoir été aimé. "

lundi 9 février 2009

Mon nouveau sanctuaire

Mon nouveau refuge de folie littéraire, de création passagère.

Mon endroit où je ne raconterai pas ma vie ordinaire mais sa portion magique.

Des mots du quotidien habillés chic, des mots que mon cahier jaune orange - comme la couleur des crayons crayola - cache derrière son air inoffensif.

Bienvenue !