dimanche 15 février 2009

Nouvel an chez l'évèque

Une fois digéré, voilà ce que ça donne.

" Suppliciée, la mine basse, à genoux, les coudes dans la boue, oui mon père, j’ai pêché. Le nectar poisseux de la vie coulait contre mes cuisses tremblantes et j’ai joui après lui, béate d’admiration face à ce qu’on m’avait toujours défendue d’espérer. J’ai joui comme peu de vierges le font, j’ai joui de toutes les privations que je m’étais infligée depuis la marelle et les cordes à danser. J’ai joui en pensant à ma mère qui se contentait de serrer les dents quand son mari invoquait le devoir conjugal, j’ai joui en sachant que je ne jouirai peut-être plus de nouveau, ensuite.

Mon souffle se décomposait dans ses bras, je m’y accrochais, j’en voulais encore, encore puisqu’il était encore temps d’en profiter. Ne plus me relever, laisser mes empreintes dans cette boue noire et lumineuse, tracer une croix avec le sperme coupable. Enfanter de cette bourbe un être libre et brouillon, sur lequel je ne tenterai pas par tous les moyens d’imposer un propre achevé.

Je me suis souvenue de ce discours flou d’un prêtre qui, en temps pascal, avait confié à ses ouailles tout ouï qu’il valait mieux accéder au paradis estropié qu’en enfer avec ses deux pieds. J’ai pensé couper tous les membres si je peux échapper aux anges, couper moi la langue pour que je puisse crier ma jouissance. Il s’est inséré de nouveau en moi sans me laisser le temps d’invoquer le Saint-Esprit ni quel qu’autres qui soit, et j’ai hoqueté de surprise.

J’avais abandonné Jésus. "

Aucun commentaire: